C’est à la sortie ouest, regroupant le marché hebdomadaire, l’arrêt des fourgons-taxis activant vers Aomar et Lakhdaria que sont implantés les 110-Logements de Kadiria, dont les façades des huit blocs de 5 étages donnent sur la rue Khemisti. Cette rue n’est autre que la place vers laquelle affluent tous les jours les habitants des zones rurales rattachées à Kadiria, en raison de la concentration de presque l’ensemble des institutions de l’Etat telles la daïra, l’APC ou encore les infrastructures scolaires et sportives. “C’est sur ce bel emplacement que nous nous sommes installés dès 90 et où certains locataires ont apporté les améliorations de leur choix”, déclare un jeune commerçant de la cité, mais sans toutefois manquer de préciser : “Les logements ont été dotés des installations nécessaires, mais certaines n’étaient pas bien finies.” Par contre, celui-ci n’omet pas d’adjoindre, dans sa présentation, des détails relatifs aux commodités, les dotations en gaz et électricité, satisfaites par l’OPGI. A propos de moyens d’accompagnement réalisés dans ces appartements de consistance F3 et F4, le branchement de l’eau devant alimenter les locataires des niveaux cinq des huit blocs, note un interlocuteur 8 “nous ne disposons de cette denrée que dans un seul robinet, allez comprendre cela.” La cité des 110-Logements ne fait pas exception au constat peu réjouissant caractérisant nos cités en matières du manque d’hygiène, dû selon un locataire “au fait que le tracteur chargé de cette tâche ne revient pas enlever le restant des ordures après avoir le plein lors d’un premier voyage”. Un travail à “moitié fait” au niveau de la loge, dégagée à cette fin, ce qui n’est pas fait pour plaire aux locataires, lesquels du jour comme de nuit assistent impuissants à l’envahissement en permanente de leur demeure par les moustiques, un calvaire contraignant ceux-ci, dira-t-il “à placer des moustiquaires aux ouvertures donnant sur l’extérieur.”
Aussi, on n’aime pas à la cité des 110-Logements l’évocation des durs instants passés lors des hivers 2006 et 2007 où les pluies torrentielles, qui s’étaient abattues sur Kadiria, avaient submergé les rez-de-chaussée, provoquant de la sorte, se souvient notre interlocuteur “une peur panique jamais égalée.” Autre chose, bien que les logements soient de type F3 et F4, conçus respectivement sur 90 et 100 m2, certains de ces derniers accueillent en leur sein 2 à 3 familles regroupant 12 à 14 âmes, comme nous le dira ce jeune “on est tellement serré, qu’on occupe la cuisine, et parfois le couloir”.
A. Chérif