Une mesure qui soumet donc au droit de timbre la transaction portant sur les véhicules neufs. Le montant de la taxe instaurée varie entre 50 000 DA et 150 000 DA en fonction de la cylindrée et la carburation du véhicule.La deuxième mesure concerne l’institution d’une redevance de 1% payable par les concessionnaires de véhicules automobiles sur leur chiffre d’affaires annuel. Il faut dire que ces mesures, principalement la première citée, n’ont pas manqué d’influer jusque-là négativement sur le rythme des ventes dans un marché “piégé”.
Une nette régression du volume des ventes
Tizi-Ouzou ne fait pas exception, la taxe instaurée sur l’achat d’un véhicule neuf a fait son effet. Le marché l’a vécu, selon les représentants des marques présentes à Tizi, comme un véritable choc qui a ralenti sensiblement le volume des ventes. Pour en savoir plus, nous avons effectué une virée dans les différentes agences, les stress se sentait dans les show-rooms, même s’ils ne désemplissent pas.
Le constat est partagé par la majorité des agents agréés que nous avons visités. La taxe instaurée sur le véhicule neuf a sensiblement influencé le volume des ventes revu à la baisse. “ L’impact est vraiment négatif sur les ventes, le marché a perdu presque 20 %. En plus ici à Tizi-Ouzou, l’instauration de la nouvelle taxe a installé un climat de réticence chez les clients qui hésitent à engager des commandes”, nous dit M. Meftali, responsable des ventes auprès de DBS Renault situé sur l’axe du Nouveau lycée de Tzi-Ouzou.
Même constat chez l’agent agréé de Toyota à Tizi-Ouzou, rencontré à l’intérieur du show-room sis à proximité de la station interurbaine au sud du chef-lieu de wilaya.
Kamel Amzal nous fera également savoir que plusieurs désistements sur des commandes faites ont été enregistrés. “Nous avons même des clients qui ont retiré leur dossier même après payement des frais du véhicule”, déclare notre interlocuteur. Pour Toyota, la taxe instaurée varie entre 70 000 DA pour une Yaris HB, SD, et 150 000 DA pour une Toyota Hilux.
Dans ce sens, il faut savoir que la taxe est payée directement par le client chez certaines marques alors que pour d’autres elle est incluse dans le crédit accordé et réglée par échéances. Du côté des clients, c’est également le mécontentement car en parallèle à l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens, cette taxe vient alourdir la facture pour ceux qui rêvent d’acquérir un véhicule neuf. “J’ai été contraint de débourser plus de 150 000 DA pour satisfaire aux nouvelles mesures, c’est une aberration, surtout que le véhicule qui me sera livré je l’ai acquis dans le cadre d’un crédit ANSEJ”, nous dit Rabah, un jeune des Ouadhias. La taxe instaurée dans le cadre de la loi de finances 2008 générera un produit qui sera versé au compte d’affectation spécial pour soutenir les titres de transport public.
La taxe fait flamber le marché de l’occasion
Par ailleurs, ce droit de timbre se répercutera sur le prix d’achat des véhicules neufs. A titre d’illustration, la taxe est de 50 000 DA à 100 000 DA si le véhicule roule à l’essence, alors que pour les Diesel, le droit de timbre est entre 70 000 DA et 150 000 DA.
Logiquement donc, cette nouvelle taxe engendre une véritable flambée sur le marché de l’occasion où une forte tension règne en ce moment. Que ce soit à Draâ Ben Khedda ou Tidjelabine (Boumerdès), les prix des véhicules d’occasion ont grimpé. “ Une voiture vendue il y a trois mois à 32 millions de centimes, aujourd’hui est cédée à 40 millions”, nous fait savoir Mouloud, un revendeur de véhicules, lequel nous explique que la nouvelle configuration du marché de l’occasion est la résultante de l’institution de la taxe à partir du 2 août dernier. L’ensemble des agents agréés des marques présentes à Tizi-Ouzou disent faire appel à la force des plans marketing mais surtout aux différentes promotions lancées durant ce mois, à l’image de Faw dont le représentant à Tizi, Abdeslam Kouciela, nous expliquait il y a quelques semaines que la marque dispose d’une très forte gamme de produits avec des avantages concurrentiels très attractifs pour les clients.
Y a-t-il des solutions pour booster les ventes ?
M. Meftali de DBS Renault nous fait savoir dans ce sens que le géant de l’automobile français introduit dans son offre une remise qui inclut la totalité du montant de la taxe. “ Le client peut bénéficier d’un crédit dont le dossier est étudié sur place”, nous dit notre interlocuteur. Ce sont des promotions inédites qu’offre Renault pour cette période.Pour Toyota, Ryan auto affirme que la marque offre deux ans d’assurance gratuite, “ ce qui permet au client de récupérer le montant de la taxe”, indique en outre M. Amzal.
En attendant, les concessionnaires se sont organisés en association “ AC2A”. Pour demander l’abrogation de ladite mesure “ discriminatoire” à leurs yeux. Les clients de leur côté espèrent la même chose à défaut de baisse des prix des véhicules neufs, eux qui restent conditionnés par un pouvoir d’achat qui ne fait que dégringoler au milieu d’une crise multidimentionnelle.
A. Zeghni