Tous les matins que Dieu fait, les buralistes soumettent à l’appréciation du citoyen une multitude d’organes informant sur tel ou tel sujet, le plus souvent d’actualité. Bien évidemment, se voulant accrocheuse, la « Une » met en exergue, d’une manière la plus alléchante possible, l’événement ou les événements jugé(s) d’actualité pressante. C’est ainsi que, généralement, la même « info », tamisée différemment de sorte à adhérer au fil éditorial du journal relayeur, est servie au quotidien. L’effet annonce ne durera que le temps qu’un autre événement, jugé aussi pressant, s’approprie les « Une » du lendemain. En tout et pour tout, toutes ces « Une » événementielles ne durent que le temps d’être digérées et, qui plus est, sans un réel impact (sinon peut être politique) sur le développement local. Chose que seule l’information dite de proximité assure par le biais de la presse dite régionale. Dans sa mission quotidienne d’information, cette presse de proximité accompagne le plus souvent la démarche de développement local et contribue, d’une certaine manière, à l’essor socio-économique et culturel régional. Dans sa quête de l’information, le correspondant local se rend compte, chaque jour, de la réalité que vivent au quotidien les citoyens lambda de tel village ou de tel commune de l’Algérie profonde. «Vous nous alertez sur des problèmes du quotidien que l’on ignore souvent ! » Cette phrase a été prononcée par l’ex wali de Bouira, lors d’une interview accordée, en 2008, à la dépêche de Kabylie. L’affirmation du wali dont certains n’hésiteront pas à répertorier dans le registre de la flatterie et du louange, prend toute une autre signification chez un correspondant de presse, qui, sans se rendre compte, voit sa mission d’informer contribuer à dépoussiérer et à mettre en lumière les soucis du quotidien du citoyen. Ceci est vérifié au quotidien par la cellule de communication de la wilaya, laquelle confectionne sa revue de la presse où, entre autres, informations rapportées, l’info de proximité de la dépêche de Kabylie en l’occurrence, se retrouve au hit parade du « press-book » de la wilaya. Si l’info dite nationale, finit dans les tiroirs des bureaux de la cellule de communication, l’info de proximité elle, y ressort et interpelle telle ou telle direction de l’exécutif impliqué dans la problématique soulevée. Du coup, la cantine scolaire de la commune « A » rouvre ses portes, le pont reliant le village « X » au chef-lieu de la commune est rafistolé le transport scolaire est enfin assuré dans la commune Y… Et c’est le règlement de tous ces « petits » problèmes qui participent, d’une manière effective, à l’essor du développement local.
S.O.A.