Leklam, premier album de Tayeb Lakhdari

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De nombreux jeunes dans nos villages s’investissent dans la chanson. Certains réussissent et d’autres se heurtent à des échecs en dépit de la volonté qu’ils affichent pour conquérir le marché et le monde de l’édition, devenu l’exclusivité de certains noms seulement. Heureusement qu’il y’a des exceptions parmi ceux qui ont tenté l’aventure à l’image de Tayeb Lakhdari, dont le premier album vient d’être mis sur le marché après moults hésitations et péripéties, d’autant plus que de nos jours il n’est pas aisé de faire valoir sa passion pour l’art en général et la chanson en particulier. Même l’environnement dans lequel évolue la nouvelle génération de chanteurs kabyle n’incite guère à la création. De ce fait, pour notre chanteur, “il y a un prix à payer pour atteindre le public confronté à des choix divers”. Et d’ajouter : “Qu’à travers mon produit, j’ai voulu réhabiliter la chanson rythmée kabyle mais avec un style qui corresponde à nos valeurs”. De ce côté-là, l’enfant d’Aït Hidja, dans la commune d’Assi Youcef, a réussi son pari, puisque ce qu’il a chanté s’inscrit dans la lignée de ceux qui ont propulsé le folklore kabyle même si par moment en l’écoutant cela nous fait penser beaucoup plus à des mélodies. Sur un autre registre, étant un grand défenseur du kabyle en tant que langue, les paroles de chaque chanson sont inspirées du quotidien de chacun de nous, (notamment nos déceptions). Pour revenir un peu à l’album, il est constitué de six titres dont une chanson de Helli Ali, l’un des monuments de la chanson kabyle, intitulée, “l’Hif” et, que le jeune chanteur a voulu reproduire du fait que son auteur ne l’ait pas édité. Le titre en lui-même est révélateur, car pour les mélomanes il raconte la vie dans son aspect négatif surtout lorsqu’on est confrontés à une expérience douloureuse. Le reste de l’album est une série de chansons agréables à écouter comme Leklam, Azine, Ahlil, Thilechlache, à travers lesquelles, le jeune Tayeb, adresse des messages d’amour empruntés quelquefois de déceptions mais souvent d’espoir.

M. Haddadi

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