D’aucuns vous diront que l’esprit de recherche scientifique, de respect et de savoir ont, bel et bien, déserté nos facultés. Cette triste histoire qui remet sur le tapis, la place que doivent occuper les enseignants universitaires et les étudiants, met les autorités concernées devant leur responsabilité, longtemps bafouée par un système de gestion inique concernant la pédagogie universitaire et les œuvres sociales. L’agresseur de l’enseignant doit répondre devant les juridictions compétentes de son acte barbare, mais, il ne faut pas perdre de vue que la famille universitaire est au bord du gouffre. Violence, manipulation, disette… sont le lot quotidien de cet espace du savoir. Le geste de l’étudiant, quoique condamnable absolument, renseigne sur l’esprit de la recherche des solutions individuelles et faciles auxquelles, étudiants et enseignants sont confrontés, devant la démission des pouvoirs publics et la dégradation des valeurs sociales.
Cette violence qui guette les campus et les cités universitaires n’est pas étrangère à la situation générale du pays. Tout comme la violence dans les stades, où l’on enregistre même des morts après chaque match de football, la délinquance dans les villes, le discours subversif et extrémiste…, l’université ne peut qu’être le fidèle reflet de sa société. Après presque deux décennies de violence islamiste barbare, que peuvent les universitaires, en général, pour endiguer, même un tant soit peu, ce phénomène de société ? En dehors de son rôle consistant à traiter ce genre de phénomènes, afin de présenter des remèdes, l’université n’est qu’une micro-représentation de la société dont elle est issue.
Plus que cela, comment peut-elle traiter de ces phénomènes lorsque, même les campus sont devenus le théâtre d’une violence inouïe.
Les exemples de la violence au sein même des campus et cités universitaires nous viennent des quatre coins du pays.
Batailles rangées, avec armes prohibées, entre des étudiants issus de régions différentes ou d’autres courants politiques entre organisations estudiantines concurrentes,…
Ces dernières, notamment les satellites des partis islamistes, ont plusieurs fois, fait montre d’une agressivité sans égale contre les étudiants, l’administration et même contre les enseignants, ne se pliant pas à leurs exigences. La violence est devenue, au fil des années, l’unique expression de toute une société. Cette « maladie » gangrenant le pays est le résultat de plusieurs choix, allant du politique au social, en passant par l’économique. La personnalité des Algériens « façonnée, » sous les limbe de violences sociétales les plus injustifiées, donne l’image d’une société où les valeurs sociales ont déjà entamé leur… dépérissement.
Mohamed Mouloudj
