Plusieurs cantines scolaires sont toujours fermées dans la commune d’Aïn Bessem, privant ainsi des centaines d’écoliers issus de familles nécessiteuses de leur ration alimentaire évaluée à 32 DA par écolier et qui leur permettrait d’oublier la faim l’espace d’une demi-journée.
De sources bien informées, les autorités locales sont perplexes devant une telle situation… Les jeunes, inscrits dans le cadre du filet social, refusent de “bosser” pour trois mille dinars par mois, comme l’a bien signifié un jeune, interrogé à ce sujet : “Je ne suis pas fou au point de débourser vingt dinars aller-retour pour aller préparer à manger à une centaine d’écoliers, faire le serveur, le plongeur ensuite le ménage pour enfin attendre une maigre somme qui n’arrivera que quelque mois plus tard… Un tel travail est rémunéré à vingt mille dinars ! Cette somme je peux la gagner l’espace d’un vendredi en improvisant un parking “sauvage”… surveillé !!”
Le directeur d’une école primaire, nous déclarera avec amertume : “Vous savez, quand on libère les écoliers à 11 h 30 pour la pause déjeuner avant de revenir à 13 h, plusieurs d’entre eux s’absentent car ils habitent loin de l’école, ceux qui restent dehors n’ont entre les mains qu’un morceau de galette, parfois rassis… Devant un repas froid interdit et un repas chaud impossible, tous les efforts du ministère de l’Education s’avèrent inefficaces…
Ce serait se mentir à soi-même que de parler de développer chez l’élève une compétence alors qu’il a l’estomac dans les talons…”.
K. Ladjal