Tout a commencé en début de matinée lorsque ces mendiantes qui, comme à leur habitude arpentant et sillonnant les ruelles des villages, ont frappé à la porte d’une demeure isolée. La maîtresse de maison qui avait dans les bras un gosse de deux ans leur ouvre la porte et ce sont deux furies qui se jettent sur elle et lui arrachent l’enfant de son giron, de même qu’un bijou que la dame avait à son cou. Après avoir agressé leur victime, les mendiantes s’enfuiront avec le petit.
Ce sont les cris de la malheureuse maman qui alerteront le voisinage, immédiatement les citoyens d’Ahnif se sont mis à la recherche des kidnappeurs. Quelques minutes à peine après cette tentative de rapt, les citoyens mettront la main sur les six fausses mendiantes et apprendront qu’un acte similaire avait été accompli par un autre duo, non loin de l’endroit où le premier enfant avait été enlevé. Les six femmes arrêtées ont été conduites manu militari au poste de la Garde communale en attendant que la brigade de gendarmerie défère ces dernières devant le parquet.
Cette double tentative de kidnapping intervient dans une localité, qui a été jusque-là, épargnée par ce phénomène inquiétant. Un phénomène qui jusque-là était étranger à la région est de la wilaya de Bouira. En 2005 et 2006, deux kidnappings avaient été enregistrés, un au col de Tirourda et le deuxième dans la région d’Ahnif, ces derniers avaient été attribués aux terroristes de l’ex-GSPC. Cependant, les actes de banditisme, tels ceux enregistrés dans la wilaya de Tizi-Ouzou, avec notamment les rapts qui sont devenus pour le moins monnaie courante, n’avaient, jusqu’à hier, pas été signalés sur le territoire de la wilaya de Bouira. Certes les rumeurs faisant état de malades mentaux ayant été enlevés pour prélever des organes sur ces derniers, avaient circulé pendant plusieurs mois, mais aucun de ces soi-disant faits ne s’est révélé avéré. La manière dont ces fausses mendiantes ont agi hier matin, laisse à penser qu’un réseau bien organisé serait derrière cette double tentative de kidnapping. Ces femmes ne pouvant être la tête pensante de cette organisation, d’autres personnes seraient donc impliquées. L’enquête, menée par les éléments de la brigade de gendarmerie, qui est en cours, ne manquera sûrement pas de démanteler les ramifications de cette organisation criminelle. En attendant, la vigilance est de mise pour éviter que de tels actes ne se reproduisent.
Dj. Meghres
