Arrestation de 4 personnes en possession de 54 kg de kif

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Cette fois-ci, ce sont quatre personnes en possession de 54 kg de kif qui ont été arrêtées. Elles ont été immédiatement présentées devant procureur de la République qui a procédé à leur mise sous mandat de dépôt.

Le colonel Mohand Derramchia, chef du groupement de la Gendarmerie de Béjaïa, a qualifié d’”énorme” cette prise dont la valeur marchande est de l’ordre de deux millions DA.

Il n’est pas plus disert sur les circonstances ayant conduit à l’arrestation survenue avant-hier soir, ce qui peut signifier que la gendarmerie aurait agi sur renseignements. La gendarmerie multiplie, depuis l’an dernier, les découvertes de plantations de cannabis dans la sous-région, le plus souvent sur des surfaces domaniales, c’est à dire pratiquement des no man’s land, ce qui empêche toute poursuite.

Tifakhfafine, Boubezi, Tizi-Ouakal, Aït-Smaïl sont parmi les lointains lieux-dits, placés subitement sous les feux de la rampe, à la faveur de ces découvertes. Il est rare qu’un trafiquant soit pris sur les faits, la main dans le sac. Et c’est bien la première fois que tant de drogue traitée et prête à la commercialisation est découverte. Avec ses exubérants reliefs boisés, la région de Toudja-Ilmaten-El Kseur apparaît comme une niche attractive pour les planteurs de chanvre.

Elle est aussi le siège d’une activité terroriste récessive. Des observateurs soupçonnent d’ailleurs une corrélation entre la subvertion et le trafic de drogue. Y aurait-il aussi corrélation entre cette situation et les arrestations, qui se multiplient au port commercial de Béjaïa, où des voyageurs en partance pour Marseille sont souvent arraisonnés en possession de quantités de drogue ? Tant de questions qui demeurent toujours à l’état de conjoncture.

La gendarmerie refuse officiellement ce type d’extrapolation et laisse entendre que c’est la bonne coopération de la population qui permet ce genre de succès sur le terrain du trafic de drogue. C’est-à-dire que les services de sécurité seraient ici bien mieux tuyautés qu’ailleurs où cette illicite activité pourrait aussi avoir des proportions aussi grandes.

Il reste que dans l’imaginaire local, Toudja et les déshéritées localités de la sous-région sont en passe de devenir une sorte de petite Colombie du kif.

B. B.

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