Requiem pour un CHU

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A-t-on le droit moral, si haut que l’on soit placé, de frustrer la population de toute une région de l’espoir qu’elle a caressé depuis des années de voir se réaliser un CHU pour ses étudiants et pour ses patients, surtout quand cette région qui a été une capitale rayonnante dans le passé, a aussi, s’indigne le P/APW de Béjaïa dans une correspondance adressée au Chef du gouvernement, au sujet de la non inscription dans la loi de finances 2009 du CHU de Béjaïa, “abrité le PC de l’une des plus importantes wilaya historiques et le congrès fondateur de la République algérienne.”

Promis devant les élus par le ministre de l’Intérieur, ce projet qui devait de toute façon devenir inéluctable avec l’ouverture de la faculté de médecine, les habitants de la capitale des Hammadites ne comprennent vraiment pas comment et par quel tour de passe-passe sa réalisation est encore renvoyée aux calendes grecques. Mais l’espoir demeure cependant, car un groupe de natifs de Béjaïa armé d’une volonté à toute épreuve et ne concevant pas une faculté de médecine sans CHU a pris le bâton de pèlerin pour donner corps au rêve de toute une population. Ce groupe composé essentiellement de professeurs d’université, de médecins spécialistes installés et quelques retraités s’est constitué en association à cet effet. L’association porte le nom d’AAFMB (Association des amis de la faculté de médecine de Béjaïa) et a élu domicile au sein même de la faculté de médecine. Son président Fatah Bouhmila, professeur d’université, indique que les objectifs essentiels visés par l’association sont au nombre de trois : premièrement, c’est de faire signer dans les meilleurs délais le décret portent création du CHU de Béjaïa deuxièmement, c’est d’inscrire de 2009-2013 la réalisation du CHU et enfin troisièmement c’est d’émettre des propositions quant au terrain d’assiette où sera implanté le CHU : c’est-à-dire de bien choisir un terrain qui offre toute les commodités de proximité et d’accessibilité aux étudiants, aux professeurs et aux patients. Le président de l’association note par ailleurs que la faculté de médecine de Béjaïa qui a deux ans d’âge cette année, a d’ores et déjà signé deux conventions de partenariat avec deux facultés de médecine françaises : celle de Montpellier qui est la plus vieille d’Europe et celle d’Amiens qui a la réputation d’être très pointue en matière de soins et de formation des médecins.

Le premier responsable de l’association ajoute également que le DSP de Béjaïa a déjà donné son accord pour héberger provisoirement le CHU —, une fois créé —, à l’hôpital Khellil-Amrane et que 45 enseignants en médecine devront être mutés à la faculté de médecine de Béjaïa.

B. Mouhoub

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