Un égoût à ciel ouvert

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Drainant un chapelet de versants montagneux situés dans une région soumise depuis deux décennies à un maigre régime pluviométrique, l’oued Soummam a vu son volume d’écoulement s’amenuiser progressivement au fil des ans.

Alors que nous sommes aux portes de l’hiver, on constate avec amertume que seule la résurgence par endroits de la nappe souterraine, permet le maintien d’un très mince cours d’eau, ostensiblement souillé par des polluants de toute nature et hostiles à toute forme de vie. La floraison d’algues vertes, favorisée par l’apport de matière organique issue des affluves polluants, a achevé de stériliser ce milieu aquatique au contenu faunistique jadis exubérant.

Le lit majeur du fleuve est devenu un exutoire tout indiqué pour les riverains. On y jette et rejette sans vergogne toutes sortes d’immondices, alors que les excavations béantes générées par l’extraction effrénée de sable ne sont plus comblées par les crues, devenues rarissimes. L’absence de ce substrat, qui faisait office à la fois de réservoir à eau et de barrière naturelle contre les eaux de percolation, fait peser un risque majeur de contamination de la nappe phréatique profonde. Plus que jamais, c’est sur le plan de ses retombées sur la santé publique, que le problème de destruction de cet écosystème devrait être appréhendé.

N. M.

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