« Il m’est apparu nécessaire d’introduire des amendements partiels et limités, loin de la profondeur, du volume et même de la forme que je souhaitais donner à ce projet de révision constitutionnelle, ce qui aurait dans ce cas imposé le recours au peuple « , a déclaré le Président Bouteflika devant la famille de la Justice. En précisant, toute fois, qu’elle interviendra par voie parlementaire, et ce » après un accord du Conseil constitutionnel « , sans exclure, toutefois, a encore indiqué le chef de l’Etat, » de recourir à un référendum populaire pour appuyer cette décision « . Toujours sur ce point, il a indiqué qu’il » n’hésiterait pas un seul instant à consulter le peuple directement à propos du projet de révision constitutionnelle « .
Tout en rappelant qu’il a émis le souhait de réviser la loi fondamentale du pays depuis son intronisation à la tête de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika a souligné : » Lorsque j’avais exprimé mon souhait de revoir la Constitution, j’avais indiqué les motifs qui imposaient la nécessité de l’adapter aux étapes à venir « .
La révision telle que prônée par le chef de l’Etat vise à enrichir le système institutionnel avec les fondements » de la stabilité, de l’efficacité et de la continuité « . Et d’introduire, par ailleurs, » des dispositions consacrées, globalement, à la promotion des droits de la femme « .
Par ailleurs, et abordant les autres dispositions à introduire dans la nouvelle Constitution, le chef de l’Etat a indiqué qu’elles s’articuleront autour de » la protection des symboles de la glorieuse Révolution…, afin que nul ne puisse y toucher, les altérer ou les manipuler « .
D’autre part, de nouveaux correctifs seront introduits dans le nouveau texte de la Constitution. Ils viseront, selon le Président Bouteflika, » à mettre fin aux interférences entre les différents pouvoirs dans la pratique de leurs missions « . Ces correctifs urgents seront introduits dans l’objectif » de garantir une plus grande maîtrise dans la gestion des affaires de l’Etat « . Toujours dans le même ordre d’idées, le chef de l’Etat a précisé dans son allocution que » la réorganisation, la précision et la clarification des prérogatives et des rapports entre les constituants du pouvoir exécutif, sans pour autant toucher aux équilibres des pouvoirs « , vise, a-t-il encore ajouté, » à permettre au peuple d’exercer son droit légitime à choisir ses gouvernants et à leur renouveler sa confiance en toute souveraineté… « .
Même si une certaine opacité entoure toujours la nature des articles concernés par la révision, il n’en demeure pas moins que le retard observé est dû, selon Bouteflika aux priorités dont il s’était occupé depuis le début du millénaire, comme » la lutte contre le terrorisme et le développement économique, … « .
La révision constitutionnelle verra le renforcement du régime présidentiel. L’annonce de cette révision qui intervient quelques mois seulement avant les élections présidentielles mettra fin, d’une part, aux agitations des partis de l’Alliance présidentielle et, de l’autre, aux spéculations de la classe politique. La course est définitivement lancée.
Mohamed Mouloudj