La friperie, un marché refuge

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“Patience et courage tout passe, tout s’évanouit et tout roule dans le fleuve de l’éternité”, écrivait la grande femme de lettres Fathma Ath Mansour Amrouche dans la très belle œuvre antobiographique “Histoire de ma vie”.Peut-être que la philosophie que véhicule cette citation exquise est partagée par pas mal de personnes. Autrement, le pire est à craindre, la pauvreté est à son paroxysme, dans un pays aussi prospère que l’Algérie.La classe moyenne à tendance à disparaître et le pouvoir d’achat est terriblement en régression. Le nombre de chômeurs est énorme, au point ou la rue déborde de ces obligés de la société.S’offrir des habits “corrects”, dans les pays qui se respectent fait partie des choses simples de la vie de tous les jours. Chez nous, des millions de gens ne peuvent pas se permettre de ce qui est désormais, un luxe.La rue algérienne des grandes villes laisse voir une réalité, des plus trompeuses. Les tenues chics des “papiches” nous laisse savourer ce qu’il y a de plus magnifique.Cependant, loin de ces “espaces de prestiges”, un autre monde est à déceler. Un monde lugubre. Dans la petite ville de Sidi Aich la friperie, c’est à dire là où on vend des vêtements d’occasion, venus des pays d’occidentaux, marque sa forte présence.Auparavant, durant chaque mercredi, jour du marché hebdomadaire, des marchants du “produit” de l’ailleurs se font de l’espace afin de satisfaire leurs rares clients. Avec le temps le petit endroit est devenu un marché quotidien lorsqu’on fait un tour dans les parages on peut même se demander si les boutiques fonctionnent encore.Chose qui n’est pas vraie, bien sûr, malgré tout le monde n’est pas à sa fin, il est huit heures du matin la placette qui abrite le marché hebdomadaire est déjà peuplées, “c’est un mercredi improvisé”, nous dit un jeune après nous avoir bousculé, les vendeurs sont pratiquement tous venus des autres wilayas arabophones.Chaque jour quand le soleil se lève, ces commerçants exercent sans fatigue et sans répit. Ils passent la nuit dans leurs voitures, malgré le temps qu’il fait. “C’est un métier très dur mais nous sommes obligés de garantir le pain à nos enfants”, EL Kesra, El kesra…, nous dit Mohammed, un jeune vendeur de Boumerdès.Dans cet endroit, le client peut se permettre d’acheter nombre de choses des vetements des chaussures etc… Les prix sont relativement bas, même pour les gens qui ont des petites bourses. Par exemple, on peut acheter une chemise d’occasion à 150 DA, un pull à 200 DA, ou bien une paire de chaussures à 400 DA, la marchandise est d’occasion, mai elle peut servir encore.“Je viens ici souvent. Ce marché est une véritable opportunité pour moi. Je travaille comme manœuvre dans un chantier de construction et j’arrive mal à finir le mois, j’ai huit personnes à ma charge, alors s’il n’y avait pas la friperie, je ne pourrais jamais les vêtir”, raconte Da Mhand d’un air émouvant. Plus loin de ce marché des commerçants se sont spécialisés dans la vente des vêtements d’occasion, il y a même ceux qui se sont faits leurs petites boutiques, Peut-être un jour, le fleuve de l’éternité sera plus clément, la patience et le courage auront-ils raison du temps ? !

Mohamed Cherif Zirem

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