Le P-DG de l’Eniem, qui nous a reçus hier dans son bureau, a bien voulu répondre à toutes nos questions concernant son entreprise. Il s’est prononcé à l’occasion sur la question de la revalorisation des salaires et les perspectives de développement de son entreprise.
La Dépêche de Kabylie : Premièrement, trop de choses ont été dites à propos de l’assainissement financier de la dette de l’Eniem, peut-on avoir l’état d’avancement du dossier ?
M. Yaddadene: Comme vous le savez, le dossier de l’assainissement financier des dettes de l’Eniem estimées à 15 milliards est en cours de traitement au niveau du gouvernement auquel nous avons présenté tout un dossier. Je nourris l’espoir de voir le dossier complètement pris en charge avant la fin de l‘année en cours.
Surtout que l’Eniem s’acquitte annuellement de quelque 1,2 milliard en intérêts auprès de la banque…
Absolument ! C’est un problème que nous avons toujours soulevé, l’endettement constitue une pression sur l’entreprise et pour sa trésorerie et son exploitation. Nous avons toujours démontré à travers les chiffres de l’activité que l’Eniem réalise que sans le poids de cet endettement, l’entreprise serait en situation d’équilibre financier. Pour cette année, nous avons fait un chiffre d’affaire important par rapport à l’année passée où nous avons un C. A. de 4,4 milliards de dinars. Au jour d’aujourd’hui nous sommes à plus de 4,8 milliards de dinars.
L’Eniem à fait d’énormes efforts pour améliorer la qualité de son produit, le design entre autres, mais surtout elle s’inscrit dans une stratégie d’évolution en matière de technologie afin de s’adapter aux exigences de la performance et la modernisation. Ce dynamise est, bien évidement lié à la situation financière de l’entreprise. Maintenant le défi est de conquérir d’autres parts de marché tout en gardant notre clientelle fidèle à notre produit traditionnel.
Justement, est-ce que la direction de l’Eniem compte engager un nouveau plan de recrutement pour concrétiser cette nouvelle politique de diversification des produits ?
Le plan de recrutement doit se faire si les capacités de production sont augmentées, tout dépendra du marché, plus vous Rendez, plus vous produisez…
Donc il y a une éventualité de recruter du personnel…
Ecoutez, l’éventualité existe toujours et doit exister dans une entreprise qui veut rester vivante. Les choses sont dynamiques. Si l’évolution du marché me dicte de procéder au recrutement, je le ferai sans l’hésitation, tout est question de rentabilité.
Abordons maintenant la situation interne de l’entreprise. Récemment, les travailleurs ont observé un arrêt de travail de quelques heures, peut-on d’abord connaître les motivations et ensuite la réponse qui leur a été réservée ?
D’abord, je dois dire que dans toute vie d’une entreprise, il y a toujours ce genre de choses. Ce n’est guère la première reprise que des collectifs ont revendiqué des choses, mais notre politique est que cette revendication doit être prise en charge car je ne le dirais jamais assez, le climat social dans une entreprise est un facteur de développement, toute solution qui rendra le climat social serein, je ne mangerai aucun effort pour l’appliquer. Maintenant, concernant l’actualité de la dernière fois, effectivement il y a eu un collectif des travailleurs qui a revendique une revalorisation des salaires.
C’est tout à fait normal que quelqu’un qui travaille revendique une augmentation. Il y a toujours lieu de revenir à 2002 où l’entreprise frôlait la dissolution, l’urgence était de remettre sur pied cette entreprise, la dernière fois nous avons fait une assemblée générale ou nous avons discuté de la question salariale en mettant en exergue l’importance de la permuté de l’entreprise et des postes d’emploi. mais on a dit aussi qu’il était temps de regarder ces histoires de salaire. On est en train de discuter avec le partenaire social pour voir comment cette question peut être traitée.
Donc vous confirmez le principe d’une augmentation des salaires à l’Eniem ?
Oui, je viens de le dire, on est en train de parler avec le partenaire social, ce sont des choses qui ne doivent pas se faire d’une façon volontariste !
Nous sommes d’accord de regarder cette question en prenant la précaution pour sauvegarder les postes d’emploi. Je crois que la majorité des travailleurs est d’accord sur ce principe.
On comprend que, dans le fond, la revolarisation des salaires est presque acquise…
A partir du moment où nous discutons de la question des échelons, je pense que le pas est franchi.
Entretien réalisé par A. Z.
