Mais comme la wilaya de Tizi-Ouzou est connue pour son relief accidenté et surtout l’absence d’autres voies de communication (ferroviaire et maritime), la route constitue la seule alternative pour la quasi-totalité des 67 communes et 1 500 villages qui composent la wilaya. Une situation qui a nécessité l’inscription de plusieurs projets dans le cadre du programme quinquennal qui sont déjà finis ou en voie d’achèvement que le directeur des travaux publics avait exposé aux présents à la réunion d’hier. Un programme qui a nécessité la consommation de plus de 14, 484 milliards de dinars de crédits de paiement dont 3, 4 milliards DA consommés au cours de l’année 2008. Pour ce qui est des projets structurants et qui ont une importance capitale vu leur impact en amont et en aval sur le développement, il y a la construction de la liaison Chaoufa (RN12) – Souama (RN71) sur 16 km, la réalisation du port de pêche et de plaisance de Tigzirt, et la construction et l’éclairage de la rocade de Tizi-Ouzou sur 13,2 km. L’autre projet important est celui relatif à l’ouverture et la construction de 142 km de liaisons intercommunales, dont celles de Bouzguene – Illoula ( 8km), Boghni – Assi Youcef ( 8,3 km ), Akerou – Aghrib ( 9km), Taourirt Mokrane – Beni Yenni ( 6km)…
La réhabilitation des routes n’a pas été en reste, puisque pas moins de 143 km entre chemins de wilaya ( 115 km ) et Route nationale ( 27,5 km ) sont inscrits dans le projet. 15 km de l’axe de la RN 30 Boghni – Ouadhia ont été réalisés alors que la moitié des 12, 5 km de l’axe Boghni – Tala Guilef le sera en 2008. Pour ce qui est des chemins de wilaya 115 km sont déjà réalisés, dont 38,5 km reliant Mekla à Ait Yahia, 28 km entre Tizi-Ouzou et Ouadhia en passant par Beni Douala, les 12 km de la route de Sidi Naamane et le chemin de wilaya 174 reliant Tamda et Fréha distants de 14 km. Le renforcement et le revêtement des routes sont également mis en exergue avec 278 km de Routes nationales, 359 km de chemins de wilaya et 1016 km de chemin communaux dont 519 km livrés en 2008. Connaissant le problème du relief très accidenté de la wilaya, comme mentionné dans le document de la DTP, la réalisation des ouvrages d’art est rendue nécessaire.
A cet effet, quatorze ouvrages ont été réalisés dont trois durant l’année 2008. En parallèle et dans le souci d’améliorer la sécurité routière, la DTP a réalisé 6 passerelles (Chaoufa, Boukhalfa, Sebt, Timezguida, Azib Ahmed et Oued Fali), aménagé 5 carrefours, mis en place 3 500 ml de glissières métalliques sur la RN 12, rectifié deux virages dangereux et renforcé la signalisation verticale par la mise en place de 7 691 panneaux, 20 000 balises, 14 potences et 3 portiques.
La wilaya de Tizi Ouzou, connue pour sa densité populaire, ne va pas se contenter des projets cités puisque d’autres sont en perspective dont le plus important est celui de la construction de la rocade nord de la ville de Tizi Ouzou, suivi de celui de l’aménagement de la RN 12 reliant Azazga à la limite de la wilaya de Béjaia distante de 29 km. Un projet qui fait languir les usagers de cette route, connue pour ses nombreux points noirs, véritable casse-tête surtout aux heures de pointe.
Le wali insiste sur la nécessité de convaincre les expropriés
Prenant la parole lors du conseil d’hier, le wali de Tizi-Ouzou, tout en reconnaissant l’ampleur des travaux réalisés ou ceux inscrits en projet, a tenu toutefois à interpeller le responsables locaux pour que ces projets structurants aient un impact positif sur la vie des citoyens. Il a cité en exemple le projet de la liaison Boukhalfa – Sidi Naamane qui nécessite, selon M.Mazouz, la préparation dès maintenant des conditions d’aménagement de lieux de stationnement pour les transporteurs au niveau de la ville car, reconnaît t-il, si ce projet de la voie Boukhalfa-Sidi Naamane va désengorger la ville de Tizi et aussi permettre à plusieurs citoyens d’éviter l’axe du pont de Bougie, il n’en demeure pas moins que les responsables locaux doivent dès à présent réfléchir à la meilleure manière de réguler la circulation et surtout le stationnement des transporteurs de voyageurs.
Cela passe, ajoute t-il, par la réalisation d’une gare intermédiaire : » vous n’êtes pas sans savoir que la ville de Tizi Ouzou connaît le problème récurrent du stationnement. Avec l’ouverture de la nouvelle voie Boukhalfa – Sidi Namane, il y aura un afflux très important sur la ville et il faut anticiper dès à présent afin d’éviter tout problème qui pourra ressurgir avec le squat des aires de stationnement dans la ville « . Le wali a également soulevé le problème épineux de l’expropriation, qui freine souvent les projets inscrits au niveau de la wilaya. » C’est un problème de manque de confiance de la part des citoyens et c’est à l’Etat de les rassurer. Il faudra alors réhabiliter cette confiance car, il faut reconnaître qu’au niveau des responsables on doit faire l’effort afin de convaincre les citoyens que l’expropriation n’est pas synonyme de hogra, bien au contraire, c’est pour le bien de la collectivité et c’est un acte d’utilité publique. » Le chef de l’exécutif a instruit également les responsables locaux pour qu’ils fassent l’effort de communiquer avec les citoyens concernés et de leur expliquer que leurs droits sont garantis.
» Il faut humaniser l’acte d’exproprier et j’interpelle les responsables locaux pour qu’ils fassent l’effort de discuter avec eux et leur expliquer dans les détails l’intérêt des projets inscrits.
Qu’est-ce que cela coûtera de réunir les citoyens concernés et discuter avec eux ? L’argent est disponible, donc il faut les indemniser comme cela est inscrit dans la loi « , insiste le wali à l’adresse des responsables de l’exécutif. Et à ce sujet, M. Mazouz s’est attardé sur le projet de l’évitement de la ville d’Azazga sur 8,5 km dont le coût est de 4 milliards DA. Un projet qui nécessite l’expropriation de plusieurs citoyens et pour lequel le wali a suggéré de consacrer un Conseil de wilaya spécial.
Ali.C
