Le centre du village est confronté depuis quelques mois à un spectacle affligeant alors que les citoyens ne cessent d’apprendre que leur village bénéficierait d’une rallonge budgétaire pour résoudre le problème de l’aménagement urbain. Jamais le centre du village n’a présenté un visage aussi repoussant.
Le tabloïd comprend une légion d’affaissements et des cratères gérants sur le CW4A qui le traverse et qui se trouve depuis des années en dépit de moults promesses dans un état alarmant.
Les automobilistes empruntant cette route supposée être une voie de communication capable d’apporter le progrès sont confrontés à un véritable calvaire : Les véhicules ne peuvent pas passer sur autant d’obstacles sans que le châssis ne touche les reliefs débordants la chaussée présentant des niveaux différents pour permettre un passage normal. Conséquence : certains devraient y laisser des plumes en perdant leur carter ou un cardan qui se sera violemment heurté dans ces trous profonds d’une cinquantaine de centimètres. Autres dommages collatéraux imputables au dense passage des camions, la dégradation du principal réseau d’assainissement longeant la voie publique.
Pour éviter que des véhicules s’embourbent dans l’énorme cratère apparu ces derniers jours, des citoyens ont dû planter là un obstacle en ferraille destiné initialement à protéger un jeune arbre planté en bordure. Avec un grain d’humeur on a même ajouté pour mettre en valeur la triste situation prévalant une affiche manuscrite qui n’est pas dénuée de sens. En effet, sur celle-ci on pouvait décoder un message à l’endroit des autorités qui n’ont jamais le temps de jeter un œil sur les piètres conditions de vie de quelque quatre mille habitants. “Mobilis” tel est l’écriteau consigné sur l’affichette de fortune rédigée par un citoyen outragé par le chao régnant. Etablissant un contraste significatif, celui-ci a sans doute voulu comparer cet obstacle à trépieds métalliques à une antenne de transmission de l’opérateur Mobilis qu’on aurait pu voir érigé dans un village qui avait déjà à l’ère coloniale des voies de communication entières : rail, routes, électricité, téléphone et par ricochet tous les atouts pour avoir accès au bien-être du développement. Façon d’ironiser bien entendu. En tout cas, chez nombre de citoyens le sentiment d’être abandonnés est celui qui prévaut. Dans la rue, sous l’influence des politiques qui se livrent une guerre sans merci en quête de leadership, l’heure est à l’intox et la désinformation. Quand les uns osent une critique dans l’espoir d’un changement les autres leur rappellent que le moment n’est pas encore à l’aternance démocratique.
Z. Zaidi
