Résultats mitigés du plan de mise en valeur des terres agricoles

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Dans le cadre du plan national du développement agricole (PNDA), les localités du nord de la wilaya de Tizi Ouzou ont bénéficié d’un programme réparti sur plusieurs périmètres, dont l’objectif est la mise en valeur des terres, pour la relance de l’agriculture. En tout, cinq périmètres d’une superficie totale de près de 6500 ha ont été définis. Le premier périmètre d’une surface de près de 1800 ha se situe à Iflissen 1. Le second de près de 1100 ha se situe à Iflissen 2. Le troisième à Chréa, en lisière des communes de Makouda, Mizrana, Tigzirt et Boudjima. Le quatrième à Azrou Ughedou, à Mizrana et le cinquième à Makouda. Les travaux des deux périmètres d’Iflissen ont été lancés depuis près de deux ans. Mais voilà que les résultats restent médiocres. Sur un budget total d’environ 22 milliards, moins d’un tiers de cette enveloppe a été consommé. L’échec de ce projet sensé relancer l’activité agricole de montagne dans cette zone déshéritée, sont multiples. Il y a tout d’abord la mauvaise sensibilisation, ce qui a provoqué le peu d’adhésion et d’enthousiasme chez les paysans. A signaler également que la plupart des périmètres appartiennent à des particuliers et sont dans l’indivision. Cela a provoqué des différents et des blocages. Les responsables concernés n’ont certainement pas pris en considération cette réalité sociologique propre à la Kabylie. Nombreux sont les observateurs qui se posent la question sur la décision du gouvernement de confier la gestion de ce plan à une organisation particulière, qui est la GCA. Or selon ces derniers, pour la réussite de ce plan, il est impératif de le confier ou du moins associer les subdivisions agricoles pour gérer ce plan. D’autant plus, ces dernières sont les mieux placées et maîtrisent parfaitement la réalité du terrain. Après près d’une année d’arrêt, les responsables ont enfin lancé les travaux des autres périmètres pour une superficie totale de près de 3500 ha. Le coût global pour tous les périmètres y compris ceux d’Iflissen est d’environ 60 milliards de centimes, pour une superficie globale de 6500 ha environ. Le même scénario que celui d’Iflissen risque de se répéter, si l’on ne se déploie pas avec plus de rigueur dans la gestion de ces projets et une politique visant à impliquer et susciter l’adhésion des agriculteurs. A signaler que le projet consiste au debroussaillage, la mise en valeur de la terre, réalisation de pistes agricoles, de forages, le don de plants et le suivi ainsi que l’assistance technique jusqu’à la réussite des initiatives. Hors selon un technicien, la mise en valeur d’une terre agricole sans l’adhésion et le suivi immédiat est un échec et un investissement inutile. C’est le cas notamment de la région d’Iflissen. Les périmètres abandonnés après les travaux de mise en valeur, se sont retrouvés au bout de deux ans, dans un état de dégradation total. Marqué par la poussée rapide des maquis et de la forêt : “Les maquis repoussent rapidement et deviennent plus importants et plus denses que dans leur état initial, car dans ce cas, on a mis en valeur la terre pour que la forêt repousse plus qu’avant”, nous explique ce technicien. En dépit de cet échec, dans certaines zones, l’on a constaté l’agréable réussite de certaines entreprises à Iflissen, à l’exemple des champs de vigne, des vergers et de l’oléiculture.

Mourad Hammani

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