Les pour et les contre

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Alors que le président du Parlement, Abdelkader Bensalah, a invité hier l’ensemble des membres du Parlement à se réunir demain au Palais des Nations pour le vote du projet de loi portant révision constitutionnelle et que la commission du Parlement a entamé dimanche l’élaboration d’un rapport préliminaire portant sur la révision constitutionnelle qui sera soumis demain au vote des parlementaires dont la modification substantielle est axée sur la non-limitation du nombre de mandats présidentiels, les partis d’opposition PT et Ennahda sont favorables au projet à condition qu’il soit soumis au référendum. Le PT et par la voix de sa secrétaire générale Louisa Hanoune qualifie le projet de la révision constitutionnelle annoncé par le président de la République comme une avancée démocratique. De son côté, le secrétaire général du Front National algérien Moussa Touati, a souligné dimanche la nécessité de soumettre la révision partielle de la Constitution à un vote à bulletin secret mercredi au Parlement. « Des manipulations sont exercées au Parlement afin de mettre la pression sur les députés » dira t-il. Ainsi et lors d’une réunion tenue avec les représentants de son parti à l’Assemblée populaire nationale, Moussa Touati a précisé que cette mesure est inscrite dans la Constitution ajoutant que si cette exigence ne sera pas tenue en compte, les députés de son parti s’abstiendront de voter. Le secrétaire général du FNA n’a pas omis de rappeler la nécessité de soumettre la révision constitutionnelle à un référendum populaire, et ce conformément à l’article 174 de la Constitution.

De son coté, le Rassemblement pour la culture et la démocratie et lors d’un communiqué a qualifié le projet de la révision partielle de la Constitution d’un « putsch. » Ainsi, les représentants du parti à l’Assemblée nationale vont rejeter le vote évoquant des raisons éthiques, politiques et institutionnelles en soulignant que  » le projet de la révision de la constitution attente à l’équilibre des pouvoirs « , tout en ajoutant que  » le Parlement n’a ni la vocation, ni le droit de se prononcer sur de tels amendements. »

Les parlementaires du RCD fustigent également le Conseil constitutionnel qui d’après eux a failli à sa mission principale : « En validant ce projet, le conseil constitutionnel ouvre une voie à une véritable dérive qui aggravera le discrédit de l’état. » Tout en soulignant que  » les articles soumis aux amendements sont quotidiennement transgressés ce qui conduit à un putsch. » De son côté, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune a qualifié le parlement actuel  » d’instance qui manque de légitimité  » tout en remettant en cause la version 1996 qui d’après elle a marqué un recul en matière des libertés ainsi que la nécessité d’organiser des élections législatives anticipées. Concernant le projet de la révision constitutionnelle, Louisa Hanoune a souligné que son parti votera pour le projet vu que le président de la République est en droit d’annoncer des propositions de révision et que cette dernière représente un acquis pour l’Algérie. Côté alliance présidentielle, son instance de coordination parlementaire appelle à une forte mobilisation pour un vote en masse demain.

Ainsi pour les partis de l’alliance, les amendements de la Constitution « ouvrent de larges perspectives pour le renforcement de l’édification de l’état de droit. » Idem pour le groupe des indépendants au nombre de 25 qui dans un communiqué approuvent le projet du président de la République. Ainsi et en convoquant le Parlement demain via ses deux chambres, Bouteflika est sûr que son projet d’amendement constitutionnel, dont les grandes lignes ont été dévoilées dans son discours le 29 octobre dernier à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire, va être adopté à l’unanimité par voie parlementaire.

Hacène Merbouti

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