A 10 h, ce sont les étudiants du département agronomie qui ont organisé une marche qui a vu des centaines d’étudiants dudit département, des premières années en majorité, descendre dans la rue pour réitérer leur refus de rejoindre ce nouveau pôle universitaire de Tamda.
La marche des “agronomes” est sortie donc de Bastos pour atteindre le campus de Hasnaoua sous forte escorte policière. Arrivés devant le rectorat, les étudiants observeront un sit-in de protestation avant qu’une délégation ne parte à la rencontre des responsables de l’UMMTO.
Même topo chez les étudiants du département psychologie qui ont, eux aussi, organisé une marche à l’intérieur du campus de Hasnaoua pour pratiquement les mêmes motifs.
“Il y a vraiment une volonté de transférer les étudiants de première année vers le pôle de Tamda qui demeure, en l’état actuel des choses, un véritable chantier. Je pense qu’il y a vraiment une fuite en avant de la part des responsables qui tiennent des discours très rassurants, mais sur le terrain on n’y voit rien”, nous dit Hassan, étudiant en psychologie. Pour justifier leur position réticente, un membre du comité d’agronomie nous fera savoir : “Comment voulez-vous qu’on accepte la solution de l’administration alors que le nouveau pôle ne dispose ni de moyens de sécurité ni de moyens de restauration, encore moins de l’hébergement. L’aberration est dans le fait qu’on veut envoyer des nouveaux étudiants qui risquent de se perdre.” Pour sa part, la Coordination locale des étudiants (CLE) s’est réunie pour étudier la situation de “marasme généralisé qui prévaut à l’université Mouloud-Mammeri”.
Dans la déclaration qui nous a été remise, la CLE déplore “l’état catastrophique de l’université. Cette dernière n’arrivant pas à contenir le flux des nouveaux bacheliers, les responsables n’ont trouvé que le bricolage et la fuite en avant comme mode de gestion”, lit-on dans la déclaration. Pour les syndicalistes de la CLE, “l’affectation des étudiants vers Tamda où le manque de condition est plus que flagrant, l’absence des moyens primordiaux dans les cités universitaires (hébergement, restauration et sécurité) sont des faits graves, mais qui caractérisent hélas la rentrée universitaire 2008-2009”, expliquent les rédacteurs de la déclaration. La CEL de Tizi Ouzou a arrêté, à l’occasion, une batterie d’actions pour faire aboutir leurs revendications : une série de rassemblement de protestation, entre autres actions. Du côté de l’administration de l’université de Tizi Ouzou, l’on soutient mordicus que toutes les conditions nécessaires sont déjà réunies.
“Le début des cours est prévu pour le samedi 16 novembre prochain, du point de vue restauration, il est prévu un espace qui sera aménagé spécialement : les rotations des bus sont prévues, 6 bus sont déjà mobilisés et l’administration peut aller jusqu’à 12 bus la bibliothèque est prête, les accès menant aux pôles seront tous revêtus, c’est dire que de noter part nous présentons toutes les garanties pour des conditions normales maintenant les étudiants qui veulent rester à Bastos ou Hasnaoua doivent savoir que ces deux pôles étouffent et sont saturés,” nous dit M. Mitiche, vice-recteur chargé de la pédagogie. Celui-ci nous fera savoir qu’une délégation menée par le recteur de l’université s’est rendue sur les lieux en compagnie des représentants des étudiants qui ont d’ailleurs fait part aux responsables de leurs préoccupations.
A. Z.