Le monument aux martyrs à l’abandon

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Bien que la région de Draâ El Mizan ait été pleinement engagée dans la guerre de Libération nationale, elle est dépourvue d’un monument aux martyrs digne de ce nom. Certes, au lendemain de l’Indépendance, un mémorial a été dédié aux martyrs qui se sont donné corps et âme pour la libération du pays. Il est situé à proximité de la sûreté de daïra. De part sa localisation, il occupe une place importante, mais au fil des années, il a subi des dégradations notamment en ce qui concerne sa clôture. Il n’échappe à personne qui emprunte la route menant au CEM Krim Rabah de constater ces immondices qui jonchent l’intérieur de cette placette. Il n’existe aucun lampadaire si bien que l’on se croirait dans un lieu à l’abandon. Le responsable de la Kasma des moudjahidine nous a appris qu’il a attiré l’attention de toutes les autorités à ce sujet. “Les fiches techniques pour sa restauration sont établies. Nous attendons toujours des réponses. C’est vraiment désolant de voir ce monument dans cet état”, nous a confié notre source. Et d’ajouter : “Nous allons tout faire pour restaurer ce haut lieu”. Notre interlocuteur attend aussi la réponse au sujet de la stèle du Premier Novembre détruite accidentellement par un camion dont les freins avaient lâché au centre ville en mars dernier. “Puisque la cause est définie, il est temps donc de la reconstruire”, a-t-il enchaîné. Certes, tous ces repères doivent être pris en charge car les martyrs méritent amplement plus que cela. Dans cet ordre d’idées, nous évoquons le cas du mémorial dédié aux colonels de la vallée sud de Tizi Ouzou en l’occurrence Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Ali Mellah, Salah Zamoum et Slimane Dhilès (en vie). D’abord, son site a été changé, puis c’est carrément un autre lieu qui lui a été réservé. Mais, depuis son lancement, les travaux sont à la traîne. On ne voit de loin qu’un mémorial en béton caché au niveau de la ferme Aïssat Idir. Nombreux sont les citoyens qui n’ont même pas entendu parler de ce projet. Pourtant, au lendemain de la pose de la première pierre un certain cinq juillet 1999 par l’ex-ministre des Moudjahidine M. Saïd Abadou, une fiche technique lui a été établie dans laquelle étaient prévus les portraits en marbre des cinq colonels, une cafétéria, un musée, une salle d’expositions et une salle de lecture.

C’était une grande ambition, dix ans après, rien du tout sauf que le site initial est transformé pour accueillir le projet de réalisation de locaux pour jeunes. Que tout le monde s’y mette, c’est un devoir de mémoire pour tous.

Amar Ouramdane

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