Les étudiants découvrent leur université

Partager

Néanmoins le majorité des étudiants, qui y sont affectés, n’ont rejoint leurs instituts respectifs qu’hier. Quoiqu’il en soit, cette université aura ainsi enfin ouvert ses portes et ce au grand bonheur de ses étudiants. Il est à noter que ce sont uniquement les classes des premières années sociologie, psychologie, agronomie et architecture qui ont été affectées au pôle universitaire de Tamda. C’est donc hier que la plupart des étudiants ont découvert leur université. Une université qui a fait parler d’elle ces quelques derniers temps par l’effet d’annonces de grèves et marches à répétition des étudiants qui refusaient de la rejoindre. Ces classes de premières années ont certainement attendu beaucoup de ce fameux pôle. A sa découverte, les nouveaux étudiants n’affichaient pas le même sentiment, bien que tous étaient enchantés de reprendre enfin les cours après plusieurs semaines d’attente. En effet si certains d’entre eux étaient “déçus” de trouver l’université “encore en chantier,” d’autre par contre étaient enchantés par l’état des lieux. “Je suis vraiment heureuse, c’est un beau site qui le sera encore plus à la livraison de l’ensemble des travaux,” nous dira en substance une étudiante en sociologie. Même avis chez sa copine, laquelle estime cependant que le plus important reste le fait de reprendre les études. Concernant les cours, ceux-ci n’ont pas encore repris de manière, disons, officielle. Cela du moins jusqu’à hier, c’est ce que nous avons constaté lors de notre visite. Toutes les salles et amphithéâtres étaient vides, des salles qui sont dotées, signalons-le, d’un matériel flambant neuf, “il y a un prof qui assure les cours dans un amphi là-bas…” nous apprendra un étudiante en architecture et de poursuivre “on nous a dit que les cours ne reprendront officiellement que samedi prochain.” Autrement dit cette semaine de répit permettra aux étudiants de connaitre l’atmosphère, ce n’est en fait que notre propre interprétation, nos tentatives d’en savoir plus auprès des responsables des départements sont restées vaines. En fait, les responsables étaient introuvables sur les lieux. Il était 10h et aucun d’eux n’a donné signe de vie laissant ainsi ces étudiants perdus sur un site qu’ils découvrent pourtant pour la première fois, ceux-ci n’avaient pour repères que les affiches placardées à l’entrée des deux blocs, qui constituent les quatre instituts, pour s’orienter. Il faut dire que cela était bien insuffisant, d’ailleurs, les étudiants n’hésitaient pas à interpeller toute personne dont l’âge ferait penser qu’elle ne serait pas étudiante, la prenant bien entendu pour un responsable. “Monsieur, je ne trouve pas mon nom sur la liste…” nous a dit, pour exemple, une étudiante en architecture. Parfois, ces étudiants dans leur quête d’informations tombient sur les chefs de projets, les agents de sécurité ou même des ouvriers, impossible de savoir qui est qui ? même les étudiants ne se connaissaient pas entre eux dans la mesure où ils sont tous nouveaux.

Un responsable SVP !

“Sincèrement, je me sens au milieu de nulle part, je ne sais pas quoi faire et où aller. Installer des agents d’orientation est la moindre des choses puisque les responsables n’ont pas daigné venir” a déclaré un autre étudiant, questionné sur son sentiment après la découverte de l’université de Tamda, celui-ci n’a pas caché son amertume. “Comme vous pouvez le constater, le site est encore en chantier,” dira-t-il. En effet, des ouvriers étaient ça et là en train d’entreprendre des travaux de nettoyage mais aussi d’installation de l’électricité, d’ailleurs certaines salles ne sont pas encore dotées de table et autres, un autre étudiant que nous avons apostrophé a surtout mis en exergue le problème de transport, un problème qui se pose du fait que Tamda ne se trouve pas à un jet de pierres de Tizi-Ouzou où sont installés la majorité des sites universitaire. “J’habite la localité de Fréha, pour venir ici j’ai dû descendre d’abord à Hasnaoua, j’ai marché jusqu’à Bastos avant de prendre le bus desservant notre université,” raconte Djamel, étudiant en psychologie. “Sincèrement ce n’est pas l’idéal, en plus du transport, il faut souligner que le chauffage ne marche pas et le resto n’est pas encore opérationnel,” dira son copain lequel croit savoir que des repas préparés leur seront servis au déjeuner. Pour Hassiba, elle et les autres étudiants du campus n’ont pas trop le choix que d’étudier dans ces conditions “lamentables,” sinon celle-ci trouve le site agréable “au milieu de toutes ces collines.” Madjid lui, pense même que l’université de Tamda n’aurait pas dû ouvrir avant une année. “Le temps qu’il faut pour livrer ainsi le site fini.” Enthousiaste de renouer avec les études, une étudiante a avoué à ses copines qu’elle était plutôt enchantée “car l’endroit est calme et permet un bon déroulement des études,” à l’instar de celle-ci, Samia et Naïma étaient aussi ravies mais celles-ci ont encore soulevé le problème de transport. “Mois je réside à l’ITE, je dois donc me lever très tôt pour arriver ici à temps surtout lorsqu’on aura cours à 8h,” nous dira une des deux copines. “C’est un sacrifice qu’on doit consentir, l’essentiel c’est qu’on va enfin reprendre les études, le reste je crois que toutes les université souffrent de manques, on doit donc se surpasser,” rétorque son amie. Nous quitons l’université de Tamda vers 11h, les bus la desservant continuaient leur navette. Le moins que l’on puisse dire en fait, c’est que le nouveau pôle universitaire de Tamda, qui a été donc partiellement ouvert cette semaine n’a pas encore atteint “la folle ambiance” que l’on retrouve dans les autres universités.

M. O. B.

Partager