Fort louable initiative prise par les responsables du haut commissariat à l’amazighité (HCA) en inscrivant dans leur agenda le colloque portant sur le thème «Apport des Amazighs à la civilisation universelle» dont les activités ont été tenues le 12 et 13 du mois en cours à Riadh El-Feth.
Au menu de ce colloque, qui, par ailleurs, était, aussi, une occasion pour les chercheurs et autres universitaires de se rencontrer et de débattre des multiples questions au tour de la culture et langue amazigh sous tous ses aspects. A ce titre, il est utile de signaler que des étudiants en post-graduation au département de langue et culture amazigh de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (UMMTO) ont tenu à faire le déplacement pour satisfaire leur curiosité scientifique et ne pas rater l’opportunité de s’entretenir avec les conférenciers invités à l’occasion. Entres autres des conférenciers l’on citera : les enseignants chercheurs de l’(UMMTO), les responsables du HCA, Idir Amara (IPH MNHN, Paris), Mustapha Qadiry, Younes Adli, Prf. Chems Eddine Chitour, Amin Zaoui, Abdenour Abdesslam, Jean- Pierre Laporte, Mouloud Lounaouci,…etc. Quant aux thèmes abordés durant les deux journées du colloque : «Activités des populations nord-africaines à la fin des temps préhistoriques.» ; «Paradoxes d’Afrique, Imazighènes, l’orientalisme et l’ethnographie.», «L’apport culturel de la culture amazighe au patrimoine de l’humanité, quelques repères.», «L’apport des pères Africains au rayonnement de la pensée chrétienne.», «Bref aperçu sur l’apport des berbères à la pensée universelle dans le bassin méditerranéen.», «Les apports Amazighs à l’architecture mondiale à travers les grands mausolées (Numides d’une part et tardifs de l’autre, notamment les Djedars).», «Les mots d’origine dans les langues méditerranéennes : une autre vision de l’emprunt linguistique dans l’antiquité et le moyen âge.», «Apport des Amazighs en langue et en littérature.», «La place de la Kabylie dans les courants de pensées di 19ième siècle.», «Civilisation Amazighe / Civilisation mondiale. Apports, complémentarité ou intégration.», «Amazighs et universalistes malgré tout». Réparties en quatre séances, chacune est suivie d’un débat autour des questions inhérentes aux thèmes qui lui sont consacrés.Tout au long du colloque, les chercheurs et autres universitaires ont insisté sur la nécessité de «décoloniser l’histoire», en la réappropriant aux témoignages scientifiques (historiens, sociologues et autres), en cessant de l’occulter au nom de l’idéologie, de la religion ou tout autre «dogme». Ce qui à leurs yeux ne va que dans le sens du renforcement de l’identité nationale qui est fondamentalement un sous-bassement, et pas des moindres, pour asseoir dans la durée les bases d’une nation orientée vers le progrès et l’avenir. «Une nation est le désir de vivre ensemble dans l’harmonie…le vrai débat est comment se construire (en référence à l’Algérie en particulier et, d’autres pays en général) et réconcilier les Algériens entre eux ?… en donnant à la dimension Amazighe la place qui lui est sienne, ne pas la ghettoïser.
L’exclusion est un grand malheur !», Dira l’un des conférenciers. Relativement au terme «Barbare», par ailleurs galvaudé pour désigner le peuple berbère, un chercheur, le fougueux et brillant Marocain Mustapha Qadiry qui a suscité l’admiration de toute l’assistance par ses analyses et sa franchise scientifique, avec une argumentation désarmante, apportera un éclaircissement en affirmant qu’«Un barbare pour les grecs est tout peuple qui fait usage d’une langue, autre que le grec, et dont la culture leur est étrangère !»
Ahmed kessi
Le colloque est, selon l’avis de plus d’un, de haute gamme ! Toutefois, il a été constaté que l’assistance était des plus maigres… Seuls quelques «étudiants et étudiantes en post-graduation au département de langue et culture amazighes de l’(UMMTO) ont daigné faire le déplacement pour assister aux festivités. Il est notable de signaler que les filles, plus nombreuses à se déplacer, ont donné la preuve que la femme est, par excellence, un des vecteurs essentiels par lequel les us et coutumes, donc la culture et l’identité trouvent le meilleur des terreaux pour la pérennité. Et l’histoire a eu déjà à le prouver !…
