Vendredi, la cinquantaine de poètes qui sont entrés en lice dans ce festival ont été accueillis par le comité d’organisation composé de membres actifs de l’association Si Mhand U Mhend et de l’association culturelle Youcef Ukaci. Les poètes participant à ce festival viennent de Bgayet, de Tizi Ouzou, de Bouira et d’ Alger. Plus de cent cinquante poètes kabyles avaient postulé à cette troisième édition et après un travail de sélection effectué depuis deux mois par les onze jurys, 100 postulants ont vu leur candidature non retenues. Au courant de la journée de vendredi, un déplacement collectif avait eu lieu, vers le village Assekif N’etmana où un recueillement sur la tombe de l’aîné des poètes amazighs Si Mohand U Mhend. Un deuxième recueillement sur la tombe de Bachir Oulamara, un jeune poète décédé récemment et ayant pris part aux éditions précédentes. Hier, un autre recueillement sur les tombes de Youcef U Kaci, un autre géant de la poésie kabyle et Saïd Iamrache était prévu à Timizart N’Sidi Mansour.Dans l’après-midi d’hier, Abdennour Abdeselam, qui vient d’éditer un livre “Cheikh Mohand Oulhocine, l’amousnaw”, a animé une conférence dont le thème est original puisqu’il s’agit d’une comparaison entre la poésie de Si Mohand U M’hend et celle de Beaudelaire. Abdenour Abdeselam a tenté de relever les similitudes entre les deux œuvres. Le conférencier a illustré son exposé par la lecture de quelques poèmes et vanté la femme aimée. L’orateur a affirmé qu’en France, Beaudelaire avait été désapprouvé tandis qu’en Kabylie Si Mohand a été accueilli par la société en tant que véritable poète. Ceci prouve que déjà la société kabyle avait un certain degré d’émancipation. Malheureusement, les pouvoirs qui se sont succédé à la tête de l’Etat algérien n’ont pas fait de sorte à capitaliser cette émancipation. Dans la soirée d’hier, a été prévue une animation théâtrale.Pour la deuxième journée du festival, il est prévu la suite des déclamations des vingt-cinq autre poètes ainsi qu’une conférence-débat par Malika Ahmed Zaïd sur la poésie traditionnelle et la poésie moderne. Parallèlement à ces activités, les poètes Mourad Belkhouas et Ahcène Mariche ont dédicacé leur recueils publiés à compte d’auteur.Pour Abdellah Arkoub, président de l’association Youcef Oukaci, “Le festival a démarré dans de très bonnes conditions puisque le comité d’organisation et le jury ont travaillé pendant deux mois pour le préparer.” M. Arkoub a tenu à remercier en particulier le centre de formation professionnelle de Boukhalfa (où sont hébergés les festivaliers) et le directeur de la maison de la culture El Hadi Ould Ali (où sont tenues les activités) pour avoir facilité les travaux du festival.
Aomar Mohellebi