Le mérite des membres de l’Etoile culturelle d’Akbou est de réussir à organiser un rendez-vous culturel d’une telle envergure au moment où le pays baigne dans un marasme culturel. Ceci d’une part. D’autre part, la dernière édition du Carrefour de La Soummam a été un véritable carrefour dans la mesure où elle a permis un brassage de plusieurs cultures algériennes et africaines. Elle a vraiment permis de croire en “l’unité dans la diversité” qui est une devise aux Akbouciens de l’Etoile.En effet, en l’espace d’une semaine, le temps qu’a duré cet événement culturel, la ville des Hammadites aura vibré aux salves de joie des troupes folkloriques de Ghardaïa, les tambourins de Kabylie et du M’zab, les fanfares, les danses traditionnelles et les chants folkloriques de Sétif, des Chaouis d’Oum El Bouaghi et du Hoggar, etc.Lors de la cérémonie de clôture de ce carrefour, les organisateurs ont distribué des diplômes d’honneur à tous les participants et des prix aux lauréats du concours musical. Ainsi, les premiers prix de la chanson, de la danse traditionnelle, du folklore et du spectacle ont été successivement remportés par les troupes d’Ouzellaguène, d’Oum El Bouagni, de Tamanrasset et de Ghardaïa.Quant au prix du meilleur guitariste, il a été remis à Halim Terki d’El Kseur.Signalons que pendant ce Carrefour culturel, plusieurs activités ont été organisées à Béjaïa et dans quelques localités de la région. Parmi ces activité, on cite, entre autres, le concours musical réparti en six séances, l’exposition assez riche sur la vie et l’œuvre d’Iguerbouchene organisée par l’association Mohamed Iguerbouchène, d’Aït Ouchen, des animations artistiques quotidiennes, des récitals poétiques, etc. La troupe de danse de la communauté estudiantine du Mozambique, grâce à sa “Danse du roi”, a réussi à subjuguer l’assistance lors de leur représentation de leur “Danse du roi” et à donner une autre dimension au carrefour. La prestation de la troupe du Polisario a été également bien accueillie. Le public a pu également découvrir des jeunes talents, à l’image de la jeune chanteuse à la voix d’or Tin Hinane de la troupe Tina d’Ighzer Amokrane. Une conférence-débat sur la vie et l’œuvre d’Iguerbouchène a été donnée, le 3e jour au TRB, par MM. Rachid Mokhtari, Saïd Maraoui et le président de l’association Iguerbouchène.Toutefois, certains déplorent qu’ils ne puissent écouter des musiques d’Iguerbouchène et que la table ronde critique sur le film Iguerbouchène diffusé par l’ENTV soit annulée. Celle-ci aurait pu être une opportunité pour remettre certaines vérités sur le maestro kabyle. En outre, l’invitation d’un orchestre symphonique pour interpréter des œuvres de Mohamed Iguerbouchène aurait été d’un apport plus qui’intéressant. Par ailleurs, les organisateurs lient cette défection au manque de moyens pour prendre en charge ces activités, car certains de leur partenaires n’auraient pas été à la hauteur de leurs engagements.Enfin, quelles ques soient les évaluations faites par les uns et les autres, ce carrefour est, en soi, un succès qui s’ajoute au riche palmarès de l’Etoile culturelle d’Akbou. Les membres de cette association projettent d’ores et déjà d’organiser la prochaine édition du Carrefour (ou bien du festival) dans la capitale, et souhaitent que les responsables l’inscrivent officiellement parmi les festivals nationaux. “Nous avons tiré les leçons qui s’imposent et nous tenterons d’y remédier dans nos prochaines éditions”, affirme M. Salhi.
Karim Kherbouche
