“On compte quelque 5 428 PME à Bouira”

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La Dépêche de Kabylie : Le nouveau programme national de mise à niveau a-t-il connu un enthousiasme auprès des PME de Bouira?

Mme Baya Heriouk : A Bouira, on compte actuellement 5 428 PME réparties dans différentes branches d’activité, ce qui nous place légèrement en dessous de la moyenne nationale par rapport à d’autres wilayas. A propos de l’ancien programme MEDA, il y a eu l’adhésion de 14 PME à fin 2007. Par contre, dans le cadre du programme national de mise à niveau lancé en janvier 2008, 25 entreprises ont adhéré à ce dispositif à la fin du mois de juin. Pour la plupart de ces PME, elles activent dans le secteur du bâtiment car nous avons un programme spécial pour les entreprises du bâtiment. Un exemple concret quant aux PME prodiguant des activités de services qui sont devenues éligibles, l’hôtel Royal de Bouira. La semaine dernière, un expert de l’Agence nationale de mise à niveau est venu établir un diagnostic de cet établissement.

Existe-t-il d’autres secteurs clés hormis celui du bâtiment ?

En tant que directrice de la PME et de l’artisanat, j’ai opté pour deux approches. Une approche individuelle pour chaque entreprise et une approche collective par association. Pour cette seconde approche, j’ai contacté les propriétaires d’huilerie de Bouira qui détiennent un registre du commerce, donc des PME, ils sont à peu près 80. J’ai opté pour une opération de sensibilisation très vaste puisque je les ai réunis pour une opération de groupement à l’export. Dans l’ancien programme MEDA, j’avais pris cette initiative, c’était en 2006, mais on nous a répondu qu’ils n’étaient pas éligibles car cette activité est saisonnière. Maintenant, ils ont leur agrément et ils devront, avec un consultant de l’Agence de mise à niveau, arrêter un plan de développement de filière. Ce n’est plus une approche par huilerie mais par filière, et nous pourrons ainsi étudier tous les aspects inhérents à cette activité en incluant même les oléiculteurs, car pour avoir une huile de qualité, il faut d’abord une olive de qualité. Nous accompagnerons ainsi la partie qui se trouve en amont. Stockage, conditionnement et même des aides à l’exportation sont des mesures prévues pour les huileries de Bouira qui ont pour objectif l’exportation de leur produit. Des aides pour l’exportation de l’huile d’olive existent, mais c’est surout pour une huile de qualité répondant aux exigences du marché international. C’est une panoplie de mesures vraiment très large qui est mise en place à travers ce programme.

De nombreuses cartes d’artisan sont rendues chaque année à Bouira, comment expliquez-vous cela ?

Ce n’est pas un phénomène typique à Bouira ni en Algérie d’ailleurs, c’est le cas un peu partout dans le monde. Si l’artisan n’est pas suffisamment qualifié pour activer ou écouler son produit, il se dirige vers la radiation de sa carte. Je le dis et je le répète c’est un phénomène international. Les jeunes qui veulent créer leur entreprise doivent justement faire preuve de plus d’audace afin de réussir et de créer par la même des emplois.

La direction de la PME et de l’artisanat de Bouira insiste sur le fait que les jeunes doivent être plus entreprenants, mais surtout qu’ils doivent être qualifiés dans leur domaine d’activité qu’ils auront choisi. Qu’ils optent pour un projet en allant de l’avant. L’ANSEJ, la CNAC, l’ANGEM ou l’ANDI sont autant de dispositifs qui peuvent répondre à leurs investissements pour réaliser leurs projets.

Ou en est l’artisanat à Bouira ?

En matière d’artisanat à Bouira, nous avons un certain nombre de mesures d’accompagnement. Le ministère de la PME et de l’artisanat s’est doté d’un fonds. Nous proposons outre l’acquisition de l’équipement, une formation dans le domaine. En collaboration avec les structures nationales (écoles de formation…) ou internationales.

Nous avons aussi des programmes de coopération internationale. Jusqu’à présent, nous avons financé des activités de vannerie, tannerie, poterie, tissage, habits traditionnels, tournage sur bois, bijouterie, enfin toutes les activités éligibles au fonds national de promotion d’activités artisanales. L’artisanat se scinde en trois domaines. L’artisanat de production de biens, de production de services et l’artisanat. Fin juin 2008, nous avons enregistré 1 811 artisans, tous domaines.

Entretien réalisé par H.B.

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