50 kilomètres pour valider une puce

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Ces appels atterrissent sur votre mobile, à tout moment et même à des heures indues de la nuit. Lorsqu’il s’agit de commerçants qui ne s’embarrassent pas des régles de la bienséance, allant jusqu’à tutoyer leur vis-à-vis, on ne peut que leur trouver des circonstances atténuantes.

Mais lorsque, comme ces jours-ci, ces appels proviennent d’opérateurs respectables, la pilule est difficile à avaler. Au bout du fil, l’opératrice, sur un ton, à la limite de la correction, commence par vous poser une multitude de questions, vous concernant.

Vous êtes dans un premier temps surpris de vous rendre compte que vous êtes un anonyme auprès de votre opérateur préféré alors que vous utilisez son réseau depuis longtemps.

“Je suis abonné depuis 2001 et en 2008, on me demande mes nom et prénom ainsi que le numéro de ma carte d’identité, des renseignements qui figurent sur mon contrat, censé être gardé soigneusement” raconte un abonné outré par ce qu’on lui demande à la fin de la communication. En effet, avant de raccrocher, l’opératrice vous invite à vous présenter, avec la photocopie de votre carte d’identité, à l’antenne la plus proche (Tizi Ouzou dans notre cas). A quoi sert tout cet interrogatoire puisqu’un autre vous attend, dans quelques jours ? Notons que pour les usagers d’Iferhounène ou de Michelet c’est un voyage de soixante kilomètres qui les attend jusqu’à la ville des Genêts, sans compter une journée d’absence au boulot. Pourtant, il serait plus indiqué d’ouvrir un petit bureau, ne serait-ce que pour la durée de l’opération d’identification des puces, au niveau des daïrate plutôt que de déplacer des milliers de personnes. Que faire alors ? Se déplacer ou changer d’opérateur ? Beaucoup seront tentés d’opter pour la deuxième option. Finalement, le client est loin d’être roi. Pas seulement chez le boucher, mais même au sein des entreprises de grande envergure.

A. O. T.

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