“Je n’ai pas pour habitude de fabriquer des chansons”

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La Dépêche de Kabylie : Vous venez de clôturer le Festival arabo-africain de la danse folklorique, quelles sont vos premières impressions ?

Lounis Aït Menguellet : Eh bien, à ma grande honte, je dois dire que je n’ai pas assisté au festival (rire ndlr), je viens juste de rentrer. C’est donc à l’arrachée que j’ai pu faire ce gala de clôture du festival.

Cependant, j’ai demandé autour de moi et d’après aussi ce que j’ai vu aujourd’hui, je pense que le festival s’est bien déroulé.

J’ai rencontré de nombreux participants.

Franchement c’est une grande réussite, et on doit être reconnaissant envers les initiateurs et promoteurs de la manifestation.

Je rends à l’occasion un hommage particulier à M. Ould Ali pour tout ce qu’il fait à la tête du secteur de la culture à Tizi-Ouzou

Dans les spectacles que vous donnez, on constate que vous avez réussi à jeter des ponts entre les générations, toujours le même accueil, la même faveur populaire vous est réservée, votre sentiment…

C’est un plaisir ! Un sentiment de ne pas être inutile. Quand je vois tant de gens venir, c’est ma véritable récompense et donc c’est un plaisir qui se renouvelle tous les jours.

Je souhaite que ça dure le plus longtemps possible, nos spectacles sont souvent une communion qui se crée avec le public.

Justement quel est le secret de cette communion ?

Il n y a pas de secret ! Tout simplement on a appris à s’apprécier.

La cerise sur le gâteau est pour moi quand je vois les jeunes venir nous écouter et ainsi assurer une certaine relève.

Certains viennent me dire que c’est leurs parents qui leur ont appris à aimer mes chansons cela me fait énormément plaisir.

Peut-on écouter prochainement le nouveau produit de Lounis?

Du nouveau, je n’en ai pas encore, je n’ai pas pour habitude de fabriquer des chansons, j’attends qu’elles viennent.

Je peux dire qu’en 40 ans de carrière je n’ai jamais été malhonnête avec mon public. Si le public attend du nouveau qu’il sache que moi je l’attends aussi.

Un message pour la jeunesse actuelle ?

Moi je fais confiance à la jeunesse, qu’ils soient conscients, à différents niveaux bien sûr.

Revenons au festival, pensez-vous qu’il pourra apporter quelque chose au secteur de la culture ?

Déjà le fait de s’être produit est positif en soi, maintenant les répercussions, elles ne peuvent être que positives.

Quel est le constat que fait Lounis sur les états des lieux de la chanson engagée ?

Je dirai de la chanson en général qu’il y a du bon, du moins bon, je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent de la chanson qu’elle est finie, qu’elle se dégrade, non il y a de très bons jeunes chanteurs qui émergent…

Qu’en est-il de la chanson engagée ?

Il est difficile de parler d’engagement. Moi je considère que déjà, chanter c’est s’engager, c’est un engagement en soi, lorsqu’il y avait un engagement spécifique, ce n’était plus facile de parler de la chanson engagée, mais dans la situation actuelle elle a pris, disons une couleur différente…

Laquelle ?

C’est beaucoup plus social que politique.

Ne trouvez-vous pas que votre public se reconnaît toujours dans votre engagement politique même si le contexte n’est pas le même ?

Oui à chaque fois que le public applaudit une de mes chansons, je ne dis rien, c’est un public qui a de la mémoire, même si les faits ne sont plus les mêmes que ceux des années 80, se rappeler est une très bonne chose.

Entretien réalisé par A. Z.

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