Le wali de Béjaïa a procédé, mercredi, en présence du président de l’APW, à l’installation d’une commission chargée de la préparation et de l’organisation de quatre grands évènements culturels.
Composée de responsables du secteur de la culture, d’élus de l’Assemblée populaire de wilaya et du directeur du Théâtre régional (TRB), elle est chargée de concrétiser sur le terrain, courant 2009, quatre projets proposés par le wali lui-même : un concours de poésie, un concours de littérature (nouvelles, romans, essais), un concours de théâtre et enfin un concours de peinture. Tous ces concours sont «destinés aux amateurs et visent à détecter des talents cachés dans les villages éloignés et dans les quartiers des villes», indique la cellule de communication de la wilaya. La sélection se fera au niveau de la commune afin de toucher le maximum de candidats et créer, par la même occasion, de l’animation culturelle.
Après une sélection au niveau de chaque daïra, les candidats retenus participeront à la finale de chaque concours à Béjaïa. Les cinq premiers lauréats de chaque concours seront primés. Mieux, les œuvres littéraires distinguées seront éditées, la pièce théâtrale classée en tête sera montée par le TRB tandis que le lauréat du concours de peinture recevra une distinction particulière.
Les créateurs peuvent travailler dans les trois langues «nationales».
En procédant ainsi, Ali Bedrici comble une grosse béance dans sa «feuille de route» quinquennale dévoilée récemment au public (Voir notamment La Dépêche de Kabylie du 17 novembre) que d’aucuns avaient trouvé quelque peu «désincarnée» en raison justement de l’omission, qui ne s’avère désormais plus une, du volet culturel. C’est une initiative d’une grande portée politique. L’administration publique semble ainsi sortir de l’approche purement «comptable» de la problématique du développement qui ne voit dans l’action culturelle qu’un acte accessoire alors qu’il peut constituer un grand levier de mobilisation. Espérons seulement que l’encadrement bureaucratique de ces initiatives n’aboutira pas à des formes de stérilisations-récupérations car la culture ne s’exprime pleinement qu’à partir de positions de totale liberté.Et que, les secteurs les plus autoritaristes du pouvoir ne contrecarre pas ces projets car les Goebbels ont tendance, comme chacun le sait, à dégainer à la moindre évocation de la culture.
M. Bessa