Le CEM situé à proximité d’un chemin communal, et dont le portail de sortie donne directement sur ledit chemin, constitue un danger permanent pour les élèves, du fait qu’il est, sans cesse traversé par une file continue de camions lourds transportant des matériaux de construction vers Tizi Ouzou. En plus des kilomètres, à pied, parcourus par la centaine de collégiens, par un site accidenté et des sentiers tortueux, ce n’est pas un hasard si les dirigeants de la Révolution l’ont choisi pour se réunir. Pour rejoindre les bancs de classe, en cette période hivernale, avec un froid de canard, ils sont confrontés, avec cette rentrée 2008 à un autre problème, celui de la fermeture de la cantine scolaire. En effet, durant les années précédentes, ils ouvraient droit, au moins à un couvert de lentilles chaud, pris au niveau de la cantine de l’école primaire située à quelques mètres de là. Pour cette année, ces enfants, ne pouvant rejoindre la maison à la pause déjeuner, s’adossent aux murs d’à côté et pour les plus nantis, tenir un bout de pain et une portion de fromage, en grelottant, ceux dont les parents peuvent débourser quarante dinars par jour. Des “fonctionnants” de génie, de l’administration au niveau local et à la Direction de l’éducation de Béjaïa, auraient décidé, dans un bureau bien chaud et sur du papier, qu’il n’y avait pas de budget pour servir un repas chaud pour ces enfants. Pourtant rien qu’à considérer les kilomètres parcourus à pied sur des sentiers, donneraient la chair de poule au plus sportif de ces “fonctionnants” et rendraient caduc et ridicule le principe même de l’école publique obligatoire. Pourtant, dans un pays frappé par une corruption leucémique, en quoi quelques milliers de dinars pour offrir un couvert à ces petits, peuvent-ils aggraver le sinistre actuel du pays surtout qu’on peut solliciter le concours des parents pour une contribution financière. En tout cas, dans une Algérie qui s’enfonce sans cesse, les chemins de l’école montent indéfiniment pour ces enfants.
T. I.
