Bonne gouvernance. Simple formule d’occasion, ou bien réalité du terrain ? La question mérite d’être posée à des niveaux divers embrassant toutes les structures de l’Etat à commencer par sa cellule de base qui est la collectivité territoriale. Celle-ci fait l’objet d’ailleurs à tort ou à raison- d’une critique, tant par les citoyens que par le ministère de tutelle, qui laisse penser qu’elle est la partie la plus gangrenée et la plus inefficiente de tout ce corps qui est l’Etat. De là s’épande les déroutes successives des pouvoirs publics pour contaminer, par ricochet, les collectivités locales dent tous les maux qui rongent le corps Algérie. Depuis mardi dernier au campus d’Aboudaou, les travaux du colloque national ayant pour thème » Les collectivités territoriales et les impératifs de bonne gouvernance. Réalités et perspectives » se sont ouverts et prendront fin aujourd’hui pour, justement, répondre à des interrogations qui portent essentiellement sur la distribution territoriale du pouvoir, les relations juridiques locales, la planification du développement local et la responsabilité des collectivités locales. S’agissant du premier axe, à savoir la distribution territoriale du pouvoir, le professeur Hamid Hamidi de l’université de Annaba a estimé, lors de son intervention, au premier jour du colloque que malgré les réformes engagées par l’Etat quant au transfert des pouvoirs juridiques et économiques à ses intermédiaires, cela n’a pas permis ou favorisé la » décentralisation institutionnelle, politique, et administrative.”
Selon lui, l’Algérie peine à réaliser un équilibre entre l’impératif de décentralisation et de bonne gouvernance du fait, a-t-il précisé, que ce dernier est fortement politisé, car il est, a-t-il ajouté, la traduction du discours politique et idéologique des gouvernants. Cela d’une part, d’autre part, il a estimé qu’il y a des résistances qui bloquent un tel mouvement. La décentralisation apparaît pourtant comme une condition de » bonne gouvernance. » Concernant le deuxième axe, Noureddine Berri de l’université de Béjaïa a indiqué que les transferts des compétences de l’Etat vers les collectivités locales sont considérés comme une expression de décentralisation et un moyen de l’accomplissement de celle-ci. Néanmoins, s’est-il interrogé, » ces transferts intégreront-ils le nouveau principe de “subsidiarité’’ qui vise à de larges délégations de compétences vers les collectivités locales ? » Pour lui, cela signifiée que les décisions doivent être prises au niveau politique le plus bas, c’est-à-dire, a-t-il expliqué, le plus près possible de ceux qui sont concernés par ces décisions.D’autres intervenants ont abordé, lors du deuxième jour du colloque, la problématique du financement des collectivités locales et de la fiscalité et beaucoup d’autres problèmes. A noter que le colloque a été organisé par la faculté de droit de l’université de Béjaïa en collaboration avec l’Assemblée communale de la même ville.
Dalil.S.