La Dépêche de Kabylie : Comment vous est venue l’idée du festival de la Soummam ?Mouloud Salhi : Tout a commencé en 1995, quand nous avions organisé un petit concours musical au niveau de la région. Nous nous sommes alors dit pourquoi pas organiser quelque chose de plus grand, un festival digne de ce nom, c’est donc ainsi que l’idée a pris forme. Nous avons rendu hommage à plusieurs personnalités qui appartiennent à divers horizons : des journalistes, des artistes et des martyrs, à l’image de Allaoua Zerrouki, Chérifa, Omar Ourtilane Si Larbi Touati, Abderrahmane Farès, Youcèf Abedjaoui, Matoub Lounès, Taos Amrouche et enfin cette 7e édition est dédiée au grand musicologue Iguerbouchène.
Justement, pourquoi votre choix s’est porté cette fois-ci sur Iguerbouchène ?ll Mohamed Iguerbouchène est un talentueux musicologue qui a fait un travail colossal, mais qui n’est hélas pas assez connu. Il a donné une très belle image de son pays à travers le monde. Avec l’aide précieuse de l’association “Mohamed Iguerbouchène” d’Aghrib et de l’ONDA qui nous ont offert des œuvres de ce musicologue : des rhapsodies, des musiques de films, etc… nous comptons durant ce carrefour les faire connaître au grand public.
D’habitude, ce festival se tient à Akbou. Qu’est-ce qui vous a motivé pour le déplacer à Béjaïa ?ll Il y a beaucoup de paramètres qui ne permettent pas sa tenue à Akbou cette année. La ville d’Akbou n’a pas d’infrastructures culturelles pour organiser la moindre petite activité culturelle et c’est malheureux pour une ville de cette envergure qui a plein d’artistes et d’hommes de culture. Justement, c’est une occasion d’attirer l’attention des autorités sur ce problème qui étouffe la culture chez nous. Les autorités doivent savoir qu’Akbou est une plaque tournante sur tous les plans : économique, social et culturel. De plus, elle est le carrefour de toutes les daïras limitrophes. La ville d’Akbou doit, par conséquent, être dotée d’infrastructures culturelles qu’elle mérite, comme la maison de la culture,le théâtre, etc. sans oublier les infrastructures d’hébergement qui enregistrent un manque flagrant à Akbou.Outre ces entraves au bon déroulement de notre activité, nous voulons aller plus loin dans la perspective de l’inscription officielle de cette action culturelle parmi les festivals nationaux. Ceci dit, nous avons prévu plusieurs activités de proximité au niveau des autres localités de la wilaya. C’est justement une occasion de lancer un appel aux présidents des APC de la wilaya de Béjaïa pour nous aider à organiser avec nous ces activités.
Le festival a changé d’appellation pour devenir carrefour, pourquoi ? ll Parce qu’il y a un décret qui gère les festivals en Algérie et notre festival, n’est pour le moment pas inscrit comme un festival national. Nous étions donc obligés de changer d’appellation pour pouvoir bénéficier des subventions de l’Etat.
Un mot pour conclure ?ll Je remercie tous ceux qui nous ont aidés pour la réalisation de cette grande activité. Je cite monsieur le wali de Béjaïa, tous nos partenaires et sponsors, le mouvement associatif, la ligue culturelle de Béjaïa, la Ligue des arts dramatiques, la fac et bien d’autres organisations et des personnes. Nous remercions le directeur de la maison de la culture, car pratiquement toutes les activités se dérouleront au niveau de son établissement, le directeur du théâtre régional de Béjaïa et la cinémathèque. Je profite de l’occasion pour souhaiter la bienvenue à tous les festivaliers.
Karim Kherbouche
