Le recrutement des entraîneurs ne semble apparemment plus constituer une priorité pour les directions des clubs de l’élite. Un fait, il faut le dire, qui ne surprend personne car il n’est pas nouveau, sachant que c’est le même scénario qui se reproduit depuis plusieurs saisons chez la majorité des équipes algériennes. Mettre la charrue avant les bœufs est malheureusement le leitmotiv des présidents de clubs de nos jours. Sinon comment expliquer le fait de recruter des joueurs et laisser la barre technique vacante ? C’est le cas actuellement chez les meilleures équipes du pays, à l’image de l’USM Alger, la JS Kabylie et le MC Alger. Des équipes qui, paradoxalement, seront nos futurs représentants aux compétitions continentales. A quelques jours de la reprise des entraînements, alors que les effectifs sont presque connus chez la quasi-totalité des équipes, les barres techniques restent vacantes. Cette façon de faire n’est pas du tout professionnelle ni de la part des présidents qui excellent dans la surenchère en agissant en solo sans l’avis de techniciens, ni des entraîneurs qui acceptent des missions purement aventurières en prenant les destinées d’équipes dont les effectifs leur sont généralement méconnus. Dans ce cas de figure les deux parties, à savoir le président et l’entraîneur, sont à blâmer. Le premier, qui se permet de recruter jusqu’à dix joueurs à l’inter-saison sans mettre au parfum le second, qui viendra ensuite prendre les destinés de l’équipe. Cela dit, l’éventualité d’un échec ne peut être écartée et la responsabilité des uns et des autres est partagée. A ce titre, les exemples sont nombreux. Pour la seule saison précédente, pour ne pas remonter dans le temps, les avaries en la matière étaient en abondance, notamment chez les deux meilleures équipes du pays, à savoir l’USM Alger et la JS Kabylie. Trois entraîneurs pour les Rouge et Noir (Saâdi, Mennad et Aksouh) et trois autres pour les Jaune et Vert (Mouassa, Saïb et Coste) se sont succédé à la tête de chaque équipe. Pour illustrer ce point, prenons seulement les résultats de ces deux moins mauvaises équipes du championnat. La première a payé les frais en coupe d’Afrique des clubs champions, en coupe de la CAF et en coupe d’Algérie. Quant à la seconde, l’échec par rapport aux objectifs fixés en début d’exercice a été sur toute la ligne.Il est clair que cette façon de gérer nos clubs doit être vite revue. Il n’est pas normal pour un entraîneur qui se dit professionnel d’accepter de prendre en main une équipe sans avoir au préalable discuté de la composante de l’effectif à diriger. Même les coachs venus d’ailleurs semblent rentrer dans cette méthode de jeu à l’algérienne. Combien d’entraîneurs étrangers ont pris en main les destinées de nos clubs avec comme condition le droit de regard sur les recrutements ? Aucun. La seule et unique condition qu’ils ne cessent de réitérer est celle relative aux “conditions” de travail. Comprendre par là, l’aspect financier. Donc, aujourd’hui, il ne faut pas s’étonner si le niveau de notre championnat est faible et que le football national a atteint le fond.
Salem Klari