La Dépêche de Kabylie : Depuis quand êtes-vous sélectionneur de l’équipe nationale de lutte ?
Adel Boukrif : Depuis exactement 2002 jusqu’ au mois de mai 2006, après cette date, j’ai dû quitter l’EN pour la retrouver au mois de décembre 2007. Au cours de la 1ère année, j’étais seul avant d’intégrer dans mon staff un adjoint en la personne de Hamid Trouzine.
Qu’est ce qui a poussé Adel à quitter l’EN en 2006 ?
Au cours de la saison 2006 et après notre retour du Championnat d’Afrique seniors qui s’est déroulé en Afrique du Sud, on m’a écarté malgré qu’on ait arraché deux médailles de bronze. La raison essentielle de mon écart est le DTN de l’époque, les problèmes ont surgi après son installation, car il voulait miser sur une équipe formée spécialement d’immigrés, il voulait nous imposer un effectif, chose que nous avons refusée.
Pouvez-vous nous tracer un bref historique sur la lutte en Algérie ?
La pratique de la lutte féminine en Algérie a débuté au cours de la saison 1996/97, le travail se fait doucement au niveau des clubs et la discipline n’avance pas comme on l’aurait souhaité au niveau de l’EN. Après mon installation comme coach national, j’ai remarqué qu’on disposait d’une base fragile et c’est là que j’ai commencé à sélectionner les meilleurs athlètes, et l’équipe de 2002 seniors ne renfermait que trois athlètes.
Depuis cette date, vous avez certainement pris part à plusieurs compétitions, pouvez-vous nous citer quelques-unes ?
Au mois de juin de l’année 2002, nous avons pris part au Championnat d’Afrique en Tunisie où nous avons récolté deux médailles d’or et quatre médailles d’argent. C’était un très bon résultat ce qui nous a valu une 2e place par équipe derrière les Tunisiens, ce fut notre 1ère participation officielle.
Au cours de la saison 2005, nous avons promu des juniors en seniors et nous avons décroché deux médailles d’argent et une médaille de bronze lors du Championnat d’Afrique qui s’est déroulé au Maroc malgré que notre participation se soit limitée à trois athlètes seulement. En décembre 2007, on a tracé un autre programme en collaboration avec la nouvelle direction technique en misant sur des jeunes talents (minimes et cadets). Pour la saison 2008, on a programmé des stages dont le premier s’est déroulé au mois de juin dernier avec 21 filles et pour le second, on a sélectionné 12 filles
Peut-on connaître l’objectif que vous avez tracé avec la DTN pour cette saison ?
Notre principal objectif pour la saison 2009 sont les Championnats d’Afrique cadets au mois de juin 2009 et juniors au mois de juillet, surtout que ces deux compétitions auront lieu en Algérie. Pour le championnat national de lutte des juniors et seniors, il aura lieu à la fin du mois de février prochain.
En parlant de compétition, quels sont les pôles de développement de cette discipline au niveau national ?
Nous renfermons deux pôles de développement qui sont Annaba et Oran sans oublier la ville de Ras el Oued (Bordj Bou Arréridj) qui émerge sur l’échiquier de la lutte nationale
En parlant de clubs, disposent-ils des moyens nécessaires pour concrétiser leur objectif ?
Pour l’équipe nationale, nous disposons actuellement d’une salle fédérale située à El Biar. Pour les clubs, y a toujours des insuffisances et des lacunes mais les clubs d’Alger-Centre profitent des moyens qui existent au niveau de la salle fédérale, même la sélection régionale tire profit de cette salle, qui est, il faut le signaler, un bijou.
Quelle est la place qu’occupe notre lutte sur le plan africain ?
Il existe trois styles dans cette discipline, à savoir, la lutte gréco-romaine, la lutte libre et la lutte féminine. Actuellement, pour le premier style, on est au même pied d’égalité avec l’Egypte, on est au sommet et la preuve, on dispose de trois athlètes qui ont pris part aux JO de Pékin. Pour le second style, on est 3e en Afrique derrière le Nigeria qui domine cette spécialité alors pour que le dernier style, on est tout juste derrière le Nigeria qui est le leader africain.
On vous laisse le soin de conclure…
En tant que technicien, je demande que les responsables se penchent beaucoup plus sur la catégorie juvénile en traçant un bon programme pour les jeunes talents. J’espère aussi que le futur président ne changera pas ce programme et continuera notre œuvre car elle est très bénéfique pour la discipline surtout que le DTN est très compétent, nous travaillons en parallèle. Espérons qu’on continuera ce travail qu’on a déjà commencé. Lors des JO de Pékin, on n’a pas fait de résultat à cause du manque de préparation.
Dans les pays qui se respectent, les Jeux olympiques se préparent en quatre ans si ce n’est plus, actuellement on pense aux JO de 2012.
Il faut que les gens sachent qu’on ne peut pas faire de résultat au bout d’une seule année.
Entretien réalisé par Zahir Hamour