Les parachutistes détruisent plus de 35 casemates à Mizrana

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Ce ratissage a été lancé depuis le 10 octobre dernier et se poursuit toujours. La forêt de Mizrana est ratissée des deux côtés. La plus importante partie des troupes de l’ANP, formée par deux bataillons de parachutistes, le bataillon de la caserne de la crête et celui des BFM, a enclenché le ratissage depuis le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou, plus exactement dans l’actuelle commune de Mizrana.

D’autre troupes formées par deux bataillons font leur offensive à partir du territoire de la wilaya de Boumerdès. Selon une source très proche des milieux sécuritaires, “ ce ratissage est le plus sérieux et le plus important de tout ceux enclenchés depuis l’avènement du terrorisme,” nous a-t-on déclaré. Jusqu’à il y a près de quinze jours, les troupes de l’ANP ont détruit 35 casemates et laboratoires des groupe d’Al Qaïda au pays du Maghreb.

L’opération se poursuit sans relâche, et la forêt est soumise à un rigoureux bouclage nuit et jour, nous a-t-on informé. Dans les casmates détruites, les élément de l’ANP ont découvert plusieurs armes, des équipements et des produits utilisés par les terroristes. Certaines de ses caches datent des débuts des années 1990, lorsque le parti de l’ex-FIS, bien avant l’arrêt du processus électoral, a envahi la jungle de Mizrana et l’a transformée en une importante base arrière. C’est ainsi que toutes les avancées des troupes de lutte contre le terrorisme ont été stoppées par l’explosion de bombes.

La forêt de Mizrana sérieusement quadrillée

Cette opération se déroule dans un black-out total. Aucun bilan ou information n’a filtré. Mieux encore, le déplacement et les relèves des troupes de l’ANP se font dans la discrétion totale. Les forces auxiliaires telles que les patriotes, le police communale participent uniquement aux opérations de bouclage dans les faubourgs de Mizrana. Les troupes de l’APN ont déployé une dizaine de bulldozers blindés pour avancer dans la jungle. La forêt est quadrillée en des carrés de quelque 10 000 m2. Par la suite, les parachutistes se déploient pour fouiller les moindre recoins de ce carré avant de passer au suivant. C’est ainsi que l’on a détruit, depuis le déclenchement de l’opération jusqu’au début de ce mois, plus de 35 caches de terroristes. La plupart de ces casemates sont construites en dur et datent d’une quinzaine d’années. Dans ces caches, il a été découvert du matériel sophistiqué, une infirmerie, des micro-ordinateurs portables, des minutions, des chargeurs vides et des produits chimiques utilisés pour fabriquer de l’explosif, nous a-t-on informés. Ces caches ont été découvertes dans le lieu dit Tala Bouhalal au cœur de cette jungle et le lieu dit Taouint surplombant le village Mazer à 7 km à l’ouest de la ville de Tigzirt, nous a-t-on ajouté. Dans cette opération qui se poursuit toujours, il n’y avait aucun heurt avec les terroristes, hormis un accrochage qui avait eu lieu au début du ratissage dans lequel un commandant de l’ANP avait été blessé lorsque les troupes avançaient vers l’une des caches des terroristes. A signaler que cette région est sous les commandes de katibate El Ansar dont l’émir est un certain Mesrour dit Laouar (le borgne) originaire de la ville de Dellys. Selon notre source, cette opération est venue à la suite de la volonté des hauts responsables de l’ANP de déloger définitivement les groupes terroristes de cette forêt.

L’un des objectifs : ouverture de la route Tigzirt-Dellys

Selon nos sources, il ne reste que la partie donnant sur la mer à ratisser. Dans cette partie où il pourrait y avoir d’importantes caches, les troupes de l’armée comptent suivre le même procédé, c’est-à-dire passer les moindres recoins au peigne fin. L’un des objectifs fixés à travers cette opération est la normalisation du trafic routier sur le tronçon de la RN 24, une route qui relie Tigzirt à Dellys sur une distance de 26 km fermée à la circulation depuis une dizaine d’années. Outre le trafic de personnes et les échanges économiques entre les deux régions, cette sécurisation permettra de concrétiser des projets en blocage, à l’exemple de celui de l’alimentation de la ville de Tigzirt en gaz de ville depuis Dellys et de celui de la ligne de fibre optique. Enfin à signaler que la demande de réouverture de cette route est l’une des principales revendications des populations, des autorités et des élus de la région.

Mouloud Mehraz

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