Des transporteurs désertent la commune

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Un avis d’appel d’offres national restreint a été lancé par la Direction des travaux publics de la wilaya de Béjaïa en date du 22 septembre 2008 pour la remise en l’état du CW07 et depuis aucune information sur l’état d’avancement de ces études n’a été insufflée à la base. A l’APC d’Ighram, plusieurs chiffres ont été avancés sur l’importance de l’enveloppe financière allouée à ce projet de développement ; 17, 27 et 37 milliards de centimes respectivement.

Concernant le tronçon de route communale Taslent-Tighil Makhlouf, des sources généralement bien informées assurent qu’il est déjà attribué à une entreprise de réalisation et les travaux débuteront incessamment.

Les deux routes sont actuellement dans un état de délabrement avancé et les usagers endurent matin et soir les désagréments que les nids-de-poule, les terres charriées par les torrents d’eau déposées au beau milieu des routes constituant des buttes et le revêtement en bitume détérioré, dégradé et abîmé pour des tas de raisons notamment le manque d’entretien des fossés d’évacuation des eaux pluviales qui constituent autant d’obstacles pour la circulation automobile.

Le trajet Akbou-Iaâzounen qui se faisait dans le temps en 36 minutes, se fait maintenant en 50 minutes, soit une perte de 20 minutes. Cette situation n’est pas sans incidences négatives sur le quotidien des citoyens, le développement et l’évolution de la commune dans son ensemble. La route dans la vie moderne est une voie de communication de première importance d’autant plus que l’évolution socio-économique et culturelle de l’Algérie indépendante, en détruisant tous les rapports espaces naturel-société, a fait de nos montagnes des dortoirs ou des hôtels (c’est selon) totalement dépendants des grandes agglomérations.

Du fait du piètre état des routes une partie des transporteurs de voyageurs desservant les villages de cette commune l’ont déserté pour aller servir ailleurs, une partie a changé d’activité et ceux qui y sont restés augmentent les tarifs pour pouvoir assurer la maintenance et la rentabilité de leurs véhicules. Les garçons scolarisés au CEM d’Ighram et dans les différents lycées d’Akbou rejoignent les bancs des classes comme ils le peuvent et bon nombre d’entre eux le font à pied ; quant aux filles, bien que tout le transport, les fourgons privés disponibles et des quatre bus de l’APC, leur soit entièrement réservé aux heures d’entrées et de sorties de classes, la demande en la matière demeure insatisfaite.

Tous les commerçants de la commune répercutent les surcharges du transport des marchandises sur le prix des produits.

Aussi, les charges sociales qui pèsent sur les pères de familles, notamment ceux des familles nombreuses, s’alourdissent et ils n’arrivent, malgré toute l’austérité dont ils font preuve, que difficilement à joindre les deux bouts.

Pour un père de famille du village Tighilt Makhlouf, qui a préféré s’installer en tant que locataire dans la ville d’Akbou, l’équation est très simple, il nous dira : “J’ai quatre enfants scolarisés à Akbou, à raison de 70 DA chacun chaque jours pour le transport et en comptant ma dépense en la matière, qui est de 350 DA quotidiennement rien que dans le transport, or je suis locataire d’un logement pour 9000 DA le mois à Akbou ; la dépense est moindre et je mène une vie plus facile ici !” sic.

Un raisonnement en vogue, un raisonnement qui fait actuellement son petit bonhomme de chemin parmi les montagnards ! L’état des routes est un facteur aggravant de l’exode rural qui prend ces dernières années des proportions alarmantes. Toute politique qui cible l’endiguement de ce phénomène ne pourrait être efficace sans doter la montagne, entre autre, d’équipements routiers à même de faciliter un tant soit peu la vie aux villageois.

B. Sadi

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