20 ans de prison pour le planteur de chanvre indien

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L’accusé a, derrière la maison familiale à Bouhamza dans la wilaya de Béjaïa, préparé et fertilisé un jardinet de 20m2. Il y ensemencera des graines de cannabis qui ont donné, grâce à des soins appropriés 25 plants de 1,5 à 2 mètres de hauteur et une fois arrach par les éléments de la gendarmerie nationale, ces plants ont produit 22 kilos de drogue.

C’est cette affaire que le tribunal criminel, près la cour de Béjaïa, a eu à examiner hier en appel.

Le verdict a été de 20 ans de réclusion criminelle, suivant ainsi le représentant du ministère public dans sa réquisition et confirmant par la même occasion le verdict du premier jugement qui s’est déroulé en 2006.

A la barre, l’accusé, B. A, 30 ans, célibataire vivant seul avec son père à Bouhamza depuis que les autres membres de la famille ont quitté le village, déclare qu’il ignorait totalement que les graines ensemencées étaient celles du chanvre indien. Car il ne faisait qu’obéir à son père, selon la défense qui ajoute que ce n’est qu’une fois que les plants seront bien développés que son donneur d’ordre, aujourd’hui décédé, le mettra au parfum. l’avocat tente d’exploiter ce fait en plaidant que la seule accusation qui puisse être porter contre son mandat est celle de la non-dénonciation de son père.

La genèse de l’affaire remonte à la fin des années 90 lorsque le père de famille, expulsé de France pour toxicomanie et suite à des querelles familiales incessantes décide de chasser tout le monde de la maison. sa femme et ses enfants sont alors allés vivre qui à Akbou, qui à Alger. Le seul à être resté avec lui, c’est l’accusé B. A son fils préféré, parce que celui-ci en plus de poursuivre un stage en informatique au CFPA de Beni-Maouche, était aussi très obéissant envers son père.

Mais après des années d’exil forcé, fatigués de vivre chez les autres, les membres de la famille chassés décident de revenir vivre dans la maison familiale à Bouhamza, quelles qu’en soient les conséquences. Ils choisissent la date du 12 mai 2005.

Cependant ne pouvant supporter leur présence à la maison, le père cherche un moyen efficace de les en chasser. Et ce moyen est vite trouvé puisqu’il indique la mère de famille au président du tribunal- se rend à la brigade de gendarmerie et dépose une plainte contre ses enfants qu’il accuse d’avoir planté du chanvre indien derrière la maison.

Mais habitués à entendre des vertes et des pas mûres de la part des plaignants, les éléments de la gendarmerie n’ont pas tardé à porter leurs soupçon sur le seul de ses enfants qu’il n’a pas dénoncé, c’est-à-dire B. A qui a tout le temps vécu avec lui.

B. Mouhoub

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