Il sera appelé à la barre au tribunal d’Amizour aujourd’hui

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L’indignation est grande auprès des citoyens de la région de Barbacha qui n’arrivent tout de même pas à comprendre ce qui est arrivé au paisible village de Loota Ouguemoun dans la localité d’Ait Sidi Ali qui a vu presque la fête de l’Aïd gâchée par un inédit et triste événement ayant frôlé le pire, si ce n’est le sang-froid et l’intervention rapide des autorités locales.

Un jeune natif du dit village et habitant à Béjaïa, agent des brigades des CNS de Oued Ghir, a semé la zizanie durant plusieurs heures en usant de son PA, comme il a été mentionné dans le rapport rédigé en catastrophe par l’association locale pour avertir les autorités compétentes des agissements de cet agent antiémeutes qui tentait de faire la loi à sa guise et en dehors des heures de travail.

Que s’est il passé au juste ?

Selon les propos d’un membre de l’association de ce village Loota Ouguemoun, leur petite bourgade a connu un mouvement inhabituel et «dérangeant» depuis une vingtaine de jours suite à la présence quotidienne d’individus étrangers à la localité et «étranges» qui prennent comme résidence le domicile familial déserté d’un maître chien et policier à la brigade des CNS de Oued Ghir. Ces hommes indésirables apparemment recrutés pour le dressage de chiens ont transformé ce lieu tranquille en un terrain d’entraînement de la meute qui faisait peur aux enfants et aux femmes surtout en ces moments de la cueillette des olives.

Notre interlocuteur rapporte que ces personnes «indésirables au village» ont piétiné les traditions d’un village kabyle par leur comportement inacceptable en commençant par «occuper souvent la fontaine du village pour laver leur linge» normalement réservée aux femmes comme ils ont remarqué que certains parmi eux arrivent dans un état d’ivresse en lancant des grossièretés et en faisant du tapage.

Voulant user d’abord des coutumes ancestrales de tajmaât, les villageois mécontents ont fait appel au père du policier pour lui demander des explications et lui faire part de leur refus de voir leur «horma» piétinée, mais en vain. Devant cette impasse d’un père qui a affiché son soutien à son fils policier, les habitants ont averti la gendarmerie d’Amizour qui a procédé à l’arrestation du septuagénaire, mais qui fut libéré quelques heures après. Cela s’est passé le mercredi 3 décembre.

Les membres de l’association du village «occupé» ne cessent d’intensifier des réunions pour d’abord comprendre ce qui se trame en leur sein sans que les autorités locales soient averties au préalable. L’on se met à toutes les probabilités et les langues commencent à se délier allant jusqu’à avancer une incursion terroriste dans ce douar.

La tension a atteint son paroxysme, ajoute notre interlocuteur, trois jours après l’altercation qui a eu lieu avec le vieux. La veille de l’Aïd, les citoyens d’Ait Sidi ont failli rater cette fête religieuse.

«Le policier CNS est arrivé en trombe avec sa voiture, en compagnie de trois autres individus. Il était hors de lui, il commença à insulter allant même jusqu’à braquer son arme à feu, un pistolet sur quelques citoyens les sommant de monter dans son véhicule. Un seul a refusé d’abdiquer à ces menaces, et c’est à partir de là que nous nous sommes mobilisés en faisant appel aux habitants de deux autres villages voisins, Khanouche et Tikharoubine. Nous avons appelé d’abord le P/APC qui s’est déplacé avec son staff jusqu’au village où il a passé toute la nuit avec nous, tout comme nous avons envoyé une délégation au chef de daïra, qui, à son tour, a appelé les autorités compétentes de ce qui se passe au sein de notre village.

Entre-temps, nous avons procédé au blocage de toutes les sorties du village pour empêcher ces acteurs dignes d’un film western de s’y échapper. Le jeune policier a soudainement pris la clé des champs après avoir reçu un coup de téléphone de son portable laissant ces acolytes et sa voiture que nous avons pris en otage. La police de la sûreté d’Amizour est arrivée peu de temps après en embarquant les individus auxquels ils passèrent les menottes. Le fugitif s’est rendu durant la même nuit à la police qui le présenter par la suite au procureur de la République pour un mandat de dépôt». Les citoyens ayant vécu ces péripéties ainsi que ceux menacés par le CNS ont porté leurs témoignages aux autorités sécuritaires et l’Aïd a eu quand même lieu mais pas sans amertume.

Ils demandent aujourd’hui que de tels agissements ne se reproduisent plus et que l’Etat assure la sécurité de ces localités isolées.

N.T.

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