Le Théâtre régional de Tizi Ouzou, représenté par la célèbre dramaturge Fouzia Aït El Hadj, a inscrit sa production, en langue kabyle, dans une dynamique de thèmes d’auteurs de dimensions nationale et internationale, le jeudi 4 décembre, en présence d’un public, plus au moins nombreux, au Théâtre national d’Alger mais qui aurait pu faire le plein, si l’information avait été à la hauteur de l’importance de cet événement culturel et artistique. La pièce théâtrale en langue kabyle Bisness is bisness, n’est autre que la traduction de l’arabe vers le kabyle de la fameuse pièce L’amour explosif, mise en scène dans un passé récent, par le dramaturge Omar Fetmouche, directeur du Théâtre régional de Béjaïa, qui n’est plus à présenter.Par ailleurs, la dramaturge, également très connue Fouzia Aït El Hadj, ne cesse d’épater par ses productions le grand public, et ce, à travers son génie artistique qui se traduit dans l’imaginaire et le subconscient, et dont seuls les professionnels du métier dissimulent l’astuce artistique. La scène se passe dans la cave d’un immeuble où résident des personnalités, le concierge du bâtiment profite de sa situation pour s’enrichir au détriment de pauvres malheureux et ce à l’insu des occupants, en louant la cave de l’immeuble à deux étudiants Brahim et Aïssa. Le concierge transforme la cave en quatre chambres pour doubler le prix de location aux deux locataires qui raméneront ainsi leurs familles. Un drame pour ces locataires qui se connaissaient déjà à l’université, et qui se retrouvent par ce tragique hasard, à partager une cave avec leurs femmes, essayant vainement de se créer les meilleures conditions possibles de suivie. Cela dans une cave sans conduites sanitaires, saturée d’odeurs d’eaux usées et autres rejets, du bruit de leur écoulement dans les tuyaux d’évacuation. Ils n’ont donc d’autre choix que de supporter l’insupportable. Brahim jeune étudiant trabendiste, aussi pieux qu’affairiste a pour manie de dissimuler des objets en or et de valeur dans les toilettes communes, ce qui gêne son voisin Aïssa au moment d’utiliser ces latrines. Aïssa, l’autre étudiant plus moderne et qui aime la musique, marié avec Djamila, étudiante au chômage, fille d’un industriel elle a accepté de vivre avec son mari dans cette cave, en attendant la concrétisation des promesses de jours meilleurs. Quant à Krimo, le fameux concierge il finira par tout perdre : l’argent et le beurre, puisque ses clients finissent par quitter la cave, suite à la découverte du trafic d’or de Brahim, qui pourrait aboutir sur une enquête des services à tout moment, tout en jurant de ne plus jamais louer de cave. En toile de fond, donc, le commerce illégal, l’hypocrisie, les contraintes de la vie socio-familiale et professionnelle, sont en fait un ensemble d’un vécu fait de joies et surtout de peines traduites par des professionnels de la mise en scène et autres comédien (nes) doués et passionnés, encadrés par les professionnels du quatrième art.
Amar Chekar
