Hier, le vent de la protestation a soufflé sur la résidence universitaire filles Didouche-Mourad, ex-ILE, où les résidentes ont tenu durant toute la journée d’hier un rassemblement de protestation et procédé au blocage de l’accès y menant.
A notre arrivée sur les lieux, vers 11h, le climat à l’intérieur de la cité était déjà très tendu. Des centaines de résidentes scandaient des slogan hostiles à la direction tels “A bas la hogra”, “Pour le départ de la directrice”.
“La situation est devenue intenable, les conditions de vie à l’intérieur de notre cité sont vraiment invivables”, nous dit Souad, une résidente, étudiante en psychologie.
Une des membres du comité de la cité universitaire Didouche-Mourad nous relate les faits qui ont fait éclater la situation de marasme qui prévaut selon elle, depuis des années. “Hier (le lundi, NDLR) une étudiante a protesté contre le changement de menu mais surtout une rupture des quantités prévues. Le travailleur qui était de service a osé lever sa main pour porter atteinte à l’intégrité physique de la résidente. Ce geste n’a, bien sûr, pas été du goût des autres résidentes qui réagiront pour faire barrage à la hogra dans notre cité”, nous dit un membre du comité de ladite résidence.
Cependant, pour les étudiantes en colère, l’incident en question n’a été que la goutte qui a fait déborder le vase. “Nous vivons depuis très longtemps au rythme des problèmes au quotidien, nous passons cette période de grand froid sans chauffage, on nous a souvent promis de régler et de satisfaire cette doléance, en vain… que des promesses”, nous a déclaré une étudiante. Une autre nous fait d’ailleurs remarquer, dans ce sillage, que “la majorité des résidantes souffre de rhumatismes à cause du froid, les chambres n’étant pas chauffées.” En plus de cette contrainte, les résidentes à la cité Didouche, ex-ILE, revendiquent l’amélioration de l’état de l’hygiène dans la cité “l’état des sanitaires est désolant, la cité ne dispose même pas d’une ambulance ou d’un médecin de garde”, ajoute notre interlocutrice.
Du côté de l’administration de la cité filles, ex-ILE, l’on soutient que la situation n’est pas aussi catastrophique que “certains tentent de le faire croire” a indiqué Mlle Smaïli, directrice de la résidence universitaire. Cette dernière précise : “C’est ma 2e année à la tête de la résidence et je n’ai jamais eu de problème avec les étudiantes. Nous avons certes un problème de chauffage qui me dépasse et qui est soumis à la tutelle. J’ai donné ma parole aux résidentes de faire fonctionner les chauffages après les congés prévus à partir de ce jeudi.” Sur son départ revendiqué par les étudiantes lors du sit-in organisé hier, la directrice s’est dit “étonnée par une telle revendication. En tout cas, je n’ai rien à me reprocher, je peux même vous certifier que notre résidence est la meilleure de l’université de Tizi-Ouzou”.
Quant aux actions menées la veille par les étudiantes et qui auraient conduit aux “saccages” de quelques blocs de l’administration, les étudiantes dégagent toute responsabilité en parlent de tentative de manipulation pour détourner l’opinion des véritables, enjeux mais surtout la situation chaotique dans laquelle sombre la résidence. Pour sa part, la direction aurait déposé plainte contre X.
La fin du sit-in a été particulièrement houleuse, les résidentes tenaient à faire visiter les différents blocs de la cité aux journalistes afin, disent-elles, de faire toute la lumière sur la “misère” qu’elles vivent, avant le refus catégorique des agents.
Au milieu de ce climat de confusion totale, notre photographe a été agressé par le directeur de la résidence universitaire de Boukhalfa.
Un incident, dénoncé avec virulence par les résidentes de la cité universitaire Didouche-Mourad, qui se sont montrées solidaires avec notre journaliste de même que les membres de la CLE (Coordination locale des étudiants) de Tizi-Ouzou présents sur place.
En fin d’après-midi d’hier, une marche, vers la wilaya, des résidentes de ladite cité devait avoir lieu. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
A. Z.
