»Le secteur de l’immobilier est le plus touché par le phénomène en Algérie »

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« Le secteur de l’immobilier en Algérie est le plus touché par le phénomène du blanchiment d’argent », a affirmé, mercredi dernier, H. Zaoui, cadre-officier de la police judiciaire à l’occasion d’une conférence animée au siège de la Sûreté de wilaya de Tizi-Ouzou autour du thème « La coopération internationale et arabe sur la lutte contre le phénomène du blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.”

De prime abord, le conférencier soulignera toutes les difficultés et contraintes quant à une lutte efficace porteuse de résultats sur le moyen terme, car dira-t-il, en face d’un système international caractérisé par des contrastes entre états en matière de juridiction « les réseaux de blanchiment d’argent sont structurés et arrivent à survivre aux différents dispositifs mis en place. »

Le conférencier mettra en exergue les difficultés rencontrées dans le processus d’échange d’informations. « La coopération entre les services de police des différents pays est rendue difficile en raison des lenteurs constatées, il y a un problème d’échange d’informations pour lutter contre ces réseaux, » affirmera-t-il. Le cas des demandes d’extradition est cité dans ce sillage, comme l’illustration parfaite de toutes ces contraintes. En Algérie, le conférencier indiquera que plusieurs lois ont été édictées dans l’optique d’une lutte efficace contre le blanchiment d’argent. « Cela demeure insuffisant car le phénomène prend une dimension internationale, l’implication des états et une coopération poussée est plus que nécessaire, » a-t-il ajouté. Le conférencier fera, par la suite, une liaison avec le terrorisme international et estime que le blanchiment d’argent peut être exploité par les réseaux terroristes en quête de sources de financement : « Les conventions ratifiées par les états jusque-là sont insuffisantes, il faut des mécanismes inter-Etats afin de consolider la coopération. »

Cette conférence, à laquelle a assisté le procureur général à Tizi-Ouzou aux côtés des cadres de la Sûreté de wilaya, a été aussi une opportunité pour rappeler les nombreuses conventions mais surtout aborder les expériences de quelques pays tels les USA et la Suisse : « Il y a une avancée considérable dans la lutte contre le blanchiment d’argent tels le démantèlement des paradis fiscaux, la levée du secret bancaire sur ordre de justice, entre autres. »

Pour ce qui est des champs d’action des réseaux de blanchiment, le conférencier estimera qu’il peut toucher plusieurs domaines. Sur le plan international ce sont les secteurs de l’import-export et de la bijouterie qui sont les cibles privilégiées. Il existe un organisme chargé de la lutte contre le blanchiment, le Gafi (Groupe d’action international contre le blanchiment de capitaux ; aux USA cette mission est dévolue à l’office of foreign controls, à Monaco c’est le service information et de contrôle des circuits financier, qui est chargée du volet contrôle. Toutefois, le conférencier estime qu’en Algérie, il n’y a pas encore des statistiques à même de nous renseigner sur l’influence du phénomène de blanchiment d’argent sur le financement des réseaux terroristes.

A. Z.

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