Ath Yenni ou le bijou d’argent

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Ath yenni pour les uns, Béni Yenni pour les autres, c’est une commune rurale regroupant sept villages et située sur le massif de la Kabylie un piémont de la chaîne du Djurdjura. C’est aussi une succession de collines entrecoupées par des sites naturels incontestablement plus attrayants les uns que les autres. Mais ce paradis écologique c’est surtout le “pays” du bijou d’argent par excellence. Et si nul ne peut parler des Ath Yenni (les habitants de Beni Yenni) sans évoquer la bijouterie, c’est parce qu’elle représente un legs ancestral farouchement sauvegardé et un art identitaire vécu qui a constitué jadis le moyen de survie à l’hostilité des temps et qui, aujourd’hui, prévaut à la région toute sa notoriété.

Le bijou d’argent des Ath Yenni ce sont des émaux cloisonnés, et des coraux sertis d’une couronne sur une plaque d’argent martelée ciselée et ornée de fontes, torsades et divers autres motifs. On en fabrique des colliers, des broches, des diadèmes des bracelets de poignet et de cheville, des boucles d’oreilles, des fibules, bref, toute une panoplie de pièces qui formaient naguère encore la dote et le trésor de toutes les jeunes mariées.

Contrairement aux autres arts de Ath Yenni telle que l’armurerie, l’ébénisterie ou la sculpture sur bois, seule la bijouterie a pu traverser les siècles, mais il ne demeure pas moins qu’aujourd’hui, la situation du bijou d’argent est des plus préoccupantes : les artisans des Ath Yenni souffrent de la cherté de la matière première, de la lourdeur des impôts de la rareté du corail, du développement du marché parallèle dans le domaine artisanal…

Autant de contraintes qui frappent la production du bijou ! Alors, est-ce qu’un jour ce repère culturel en déperdition bénéficiera d’une prise en charge effective par les pouvoirs publics ? !

Néanmoins, la détermination sans faille des Ath Yenni à faire subsister leur bijou fait-main envers et contre tout, fait que la localité organise chaque été “la Fête du bijou, un événement qui draine les foules, relance l’économie de la région et permet au bijou de renaître de plus belle, de s’adapter aux styles et aux goûts nouveaux en mélangeant l’authenticité à la création. Souhaitons donc longue vie au bijou d’argent des Ath Yenni.

D. K.

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