En effet, la première famille réside à Beni Mansour où elle endure les conditions de vie cauchemardesques faisant les frais du dédale bureaucratique qui l’a oubliée et ignorée à un statut presque similaire à celui dans lequel croupissent nombre de sans-abri.
Victime de la bureaucratie
Comment donc en est-on arrivé-là ? Notre source égrène l’histoire d’un père de famille qui a éprouvé il y a deux ans environ le besoin manifeste d’introduire une demande d’aménagement de son habitation jusqu’alors présentant une toiture de fortune. L’ironie du sort du papa recherchant désespérément un toit plus décent a vu son espoir stoppé net par la mention apposée sur son dossier spécifiant que l’état de la demeure ne dictait pas une prise en charge quelconque pour “aménagement” ou autre option. Réagissant à cette sentence qui a ouvert la voie au rejet de son dossier, le responsable de famille a cru utile pour convaincre davantage la commission de l’aide à la construction de démanteler la toiture aléatoire improvisée à l’époque pour parer au plus urgent. Le comble de malheur est que son espoir d’accéder au financement spécifique s’est heurté à la bureaucratie et s’est retrouvé par la force des choses dans une situation chaotique. Et pour cause : avant il nichait avec ses enfants et sa femme dans des chambres modestes, certes, mais qui les abritaient des intempéries. Peut-on imaginer en cet hiver les conditions inhumaines à laquelle cette famille se trouve confrontée depuis deux ans environ ? La situation supposée être limitée dans le temps s’est finalement établie dans la durée et il est difficile d’apprécier à quel point cette famille otage de la bureaucratie souffre le martyre assujettie à tous les caprices de la météo que ce soit en hiver ou en été. A moins que l’on daigne reconsidérer son supplice et accéder sans délai à sa demande qui revêt un caractère d’urgence, cette famille risque non seulement de voir se perpétuer indéfiniment sa souffrance sachant son impuissance et sa vulnérabilité face aux piètres conditions de vie héritées d’une décision dont elle n’a pu prévoir les fâcheuses conséquences ? Pire, c’est même la cohésion de cette famille qui risque d’en pâtir car la vie du couple peut à tout moment tourner à la dislocation. Une autre famille attend à Iaârkav une demande introduite auprès du Fonal. Cette dernière est réduite avec le temps à élire domicile dans un garage improvisé pour la circonstance. Le père n’avait d’autre choix pour éviter de se retrouve dans la rue que de recourir à cette solution bien obligé de restituer la maison occupée à son propriétaire initial. Enfin, l’information sur la lenteur exaspérante dans le traitement des dossiers adressés au Fonal ne fait nul doute. On constate en outre des tracasseries imputables à la lenteur également pour les citoyens ayant introduit un dossier pour l’obtention d’un certificat de possession, et ce malgré les directives et dispositions émanant des hautes autorités du pays appelant à une meilleure fluidité dans la prise en charge des demandes des autres constructeurs. Il semblerait que le service des domaines peine à répondre à une trop forte demande provenant de cinq daïras : Tazmalt, Akbou, Ighil Ali, Ouzellaguen et Sidi Aich.
Le calvaire de l’attente
Les citoyens sont-ils obligés de payer pour un hypothétique manque de personnel au niveau des domaines ? Pour l’heure, un CP à Boudjellil dure entre 3 ou 4 mois en moyenne. En théorie on ne parle que de deux mois mais en réalité rien ne limite l’attente des citoyens qui entament la patience des plus tenaces. On note que les citoyens sont plus pénalisés que jamais car ayant perdu depuis deux ans environ l’option de recourir à un notaire pour obtenir comme jadis un acte de propriété au terme d’une procédure diffusée dans un journal. Aussi beaucoup de citoyens en quête d’un acte ont eu d’abord à attendre quelque 18 mois avant d’opter sous la contrainte à déposer un dossier, cette fois pour un document de moindre valeur juridique : le fameux certificat de possession. Maintenant, la voie du notaire est annulée et celle des domaines littéralement engorgée.
Z. Z.
