Un rêve, une tragédie

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L’année se termine sur une autre tragédie palestinienne. Si le monde était habitué depuis plus de quarante ans à des drames à répétition, la dernière était peut-être inattendue. On croyait en tous les cas que les guerres de cette ampleur, surtout quand les forces sont à ce point inégales, pouvaient être jugulées depuis que la guerre d’Irak a fini par mobiliser l’opinion internationale et révélé qu’il ne peut y avoir de « bonnes raisons » d’aller si loin dans l’horreur. On ne l’attendait pas aussi parce qu’on croyait qu’au moment de passer au pire, les voix de la raison pouvaient désormais l’emporter, d’autant plus qu’en Israël, en Palestine et dans le monde, ce n’est pas les disponibilités au dialogue qui manquaient. Mais voilà que les forces du mal nous rappellent à l’ordre : elles peuvent avoir le dessus quand les intérêts sont trop importants et surtout quand les partisans de la paix en viennent à manquer de vigilance. Hamas sait que le temps est son ennemi mortel et qu’il n’a plus que la folie pour exister encore. Il n’hésite pas à la pousser jusqu’au bout. Les Faucons israëliens sont, toutes proportions gardées, dans le même état d’esprit. Avec les moyens en plus. Le résultat, nous sommes en train de le vivre on live depuis quelques jours. L’enfer d’une armada sophistiquée contre quelques roquettes. La solution? Disqualifier Hamas et peser sur le pouvoir en place à Tel Aviv. Disqualifier tous ceux qui appellent les Palestiniens au suicide collectif et ceux qui imputent la terrible tragédie au seul entêtement de Hamas. Le reste, rout le reste est insignifiant. L’année se temine sur une crise financière qui n’a peut-être pas tout dit. Les retombées des premières solutions engagées tardent à venir et les perspectives ne sont pas rassurantes. En attendant que les choses s’améliorent ou se détériorent, un seul débat est digne d’intérêt : faut-il refonder le capitalisme ou le remettre carrement en cause ? L’année se termine sur un vieux rêve devenu réalité. L’Humanité ne réalise peut-être pas l’ampleur de la rupture historique que viennent de connaître les Etats-Unis d’Amérique, mais c’est un Noir qui va prendre les destinées de la plus grande puissance du monde dans les tout prochains jours. Le rêve fera-il encore rêver ?

Bonne année.

S. L.

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