Tamazight subit l’inquisition de l’administration à Sétif

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Dans une déclaration adressée à la Direction de l’éducation de Sétif et à notre rédaction, les enseignants de tamazight exerçant dans la wilaya de Sétif et au nombre de neuf, s’insurgent contre l’ostracisme dont sont victimes le personnel enseignant de tamazight dans cette région d’Algérie. ! Tamazight est pourtant enseignée dans plusieurs communes dans l’euphorie qui a suivi les accords de 1995. Mais depuis son champ de compétence territoriale ne cesse de se rétrécir comme une peau de chagrin par la faute des décideurs qui en ont fait leur obsession. En plus des pressions diverses que subissent les enseignants – militants de la part de leurs directeurs respectifs avec la bénédiction suspecte et complice de la Direction de l’éducation de Sétif, tamazight est reléguée au second rang des préoccupations de la tutelle à tous points de vue : suppression de plus de quinze (15) postes budgétaires et non généralisation de son enseignement comme le stipulent les circulaires n° 426 et 446 du ministère de l’Education nationale. Ainsi les CEM d’Ait Chebana, At Ouartilan, Tizi n’Brahem et de Bousellam ont fait les frais d’une décision administrative inique en dépit de la vive protestation des parents d’élèves et des enseignants concernés par la suppression de ces postes. Pis encore, ajoute notre interlocuteur rencontré à Alger, les 15 nouveaux postes budgétaires inscrits pour l’exercice 2008-2009 ont été revus à la baisse et réduits de moitié sans aucune explication de la tutelle, pourtant les candidats licenciés en tamazight existent ! Au début de chaque année scolaire, les directeurs des établissements où est enseignée tamazight exercent carrément des chantages sur les enseignants « récalcitrants » à travers les emplois du temps et la prime de rendement pour que ceux-ci cessent d’enseigner cette langue qui semble déranger pas mal de monde chez elle ! En dépit de ce climat de tension qui prévaut dans plusieurs CEM, les enseignants de tamazight de cette région ne comptent pas baisser les bras et se disent prêts et déterminés à enseigner la langue de leurs ancêtres. C’est dans cette optique qu’ils comptent saisir, avant la rentrée, toutes les instances concernées : MEN, HCA et D.E de Sétif.

B. Hakim

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