En dix ans, le nombre d’accidents a triplé

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En 10 ans, le nombre d’accidents de la circulation a presque triplé, passant de 296 en 1995 à 638 en 2004 dans la wilaya de Bgayet. Les chiffres se rapportant aux blessés et morts ont suivi la même hausse, grimpant de 346 à 1087 pour les blessés et de 37 à 71 pour les décès. En chiffres cumulés sur 5 ans, les statistiques, implacables, nous donnent pour la période 2002-2004, 2687 accidents, 4519 blessés et 342 morts.Cette hécatombe n’est pas propre à Bgayet puisque le ministre des Transports, M. Maghlaoui parle de “grande cause”, sur 10 ans, à l’échelle nationale, les chiffres effarants de 358 000 accidents, 496 000 blessés et 43 888 morts sont avancés. De quoi donner le tournis ! La moyenne nationale annoncée de 5 accidents à l’heure justifie amplement l’appellation “terroriste de la route” usitée pour qualifier ces dangers permanents, ambulants qui écument nos routes. Quand la vitesse est assimilée dans certaines de nos contrées à un exploit et que la mort au volant à valeur de “martyr”, le citoyen est en droit de se poser moult questions sur la relative impunité dont jouissent ces tueurs mécanisés. Toujours au rayon statistiques, pour la seule année 2004, 43 777 accidents de la route se sont produits sur le territoire national, faisant 4 356 victimes, tant en milieu rural qui s’octroie la part du lion qu’en ville où plus de 40% des tués sont des enfants de moins de 14 ans.

Le pic de l’horreur ! A Bgayet, la situation évolue au rythme de 3 tués par quinzaine. De source proche de la Protection civile locale, 95% des sinistres ont pour cause le facteur humain, l’excès de vitesse en première ligne, les dépassements dangereux, soit plus que la moyenne nationale 85%. Les autres causes étant la vétusté des véhicules et l’état des routes.A Bgayet, les automobilistes conduisent et se conduisent mal ! Le spectacle de gens, adultes de surcroît, bien à l’abri dans leurs véhicules, s’invectivant à qui mieux mieux et à grand renfort de grossièretés, est chose courante. Quand au respect du code de la route, personne à vrai dire n’en a cure. C’est un machin dont on s’imprègne juste pour le jour de l’examen et que l’on se dépêche bien vite de remiser dans les tréfonds de la mémoire. Autre chose, tout le monde aura remarqué la propension de nos chauffards, des 2 sexes, à braver les interdits majeurs tels que l’excès de vitesse, le sens interdit et à accélérer systématiquement à l’approche de chaque passage protégé rendant ainsi la traversée de la rue, même sous protection, périlleuse. Ces mêmes chauffards retrouvent, comme par enchantement, calme et discipline au volant à chaque fois qu’il pressentent la présence d’un policiers. Ah, peur du gendarme quand tu nous tiens ! Bravades et pantalonnades prennent la forme d’exutoires, de repousse-peur. Une façon en somme de faire indirectement, par véhicule interposé, la nique aux policiers, lois et règlements. Le besoin de s’affirmer, la volonté de puissance exacerbent les comportements. Un peu comme si le but recherché est de repousser ses propres limites, de faire surtout mieux que l’autre. Cette compétition, en fait un raccourci vers la mort, occasionne chaque année pertes humaines, handicaps à vie et coûte très cher, environ 1 à 2% du PNB.Excusez du peu ! La seule réponse, la seule trouvaille pour atténuer ce fléau ont été les campagnes de sensibilisation ponctuelles organisées à travers tout le pays. Les résultats que l’on peut qualifier de mièvres et d’inopérants sont autant de coups d’épée dans l’eau ! Les chiffres en effet n’arrêtent pas de grimper. Ce qui fait dire à beaucoup de citoyens qu’il est temps d’en finir avec ces campagnes et qu’il faut passer à une autre étape en durcissant les dispositions d’un nouveau code de la route. D’autres, plus sévères, ne font pas dans la dentelle et préconisent carrément plus de répression ! Les nouvelles dispositions relatives à la sécurité routière entrées en vigueur le 1er mars 2005 sont plutôt très bien accueillies par les citoyens qui espèrent la fin de l’impunité des contrevenants. Autre mesure prévue et applicable à partir du 30 avril prochain, la généralisation du contrôle technique. Enfin, un point noir qui risque de limiter la portée et l’efficacité de la nouvelle loi : le recouvrement des contraventions dont le taux jusqu’à aujourd’hui n’excède pas les 10%.

Mustapha R.

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