Le service de chirurgie de l’établissement hospitalier Ben-Mered El Mekki d’Amizour vient de se doter d’un appareil de coelioscopie qui permettra de réaliser des interventions chirurgicales par le biais d’une caméra optique mise en opération dimanche. Cette technologie de pointe dans les explorations et les interventions chirurgicales est une première dans la wilaya de Béjaïa, plus précisément dans les établissements publics, étant donné que cet outil n’est pas nouveau pour les cliniques privées de la région qui s’en sont déjà servies. La coéliochirurgie fut pratiquée pour la première fois en 1987 à l’hôpital de Lyon (France) et fut introduite en Algérie à partir de 1992. L’appareil acquis par la DSP de Béjaïa, avec un coût avoisinant un demi-milliard de centimes, est constitué d’une caméra, d’un insufflateur de gaz et d’un moniteur qui met en clair la cavité abdominale et permet un champ de manœuvre aux opérateurs. Pour son inauguration, l’équipe médicale de l’hôpital d’Amizour à qui revient l’honneur de s’offrir les services d’une coelioscopie, a programmé deux patientes présentant des lithiases vésiculaires opérées, dimanche donc, par le biais de la coelioscopie. Une ambiance particulière au niveau du bloc opératoire de cet établissement, où, chirurgiens, réanimateurs, infirmiers assistants et anesthésistes se sont mobilisés pour la circonstance afin que ce premier coup d’essai d’une nouvelle technique chirurgicale soit couronnée succès. Un pari réussi, puisque les deux interventions effectuées à l’aide de cette laparoscopie se sont déroulées dans de bonnes conditions et les deux opérées se portaient bien en phase post-opératoire.
Cette technique chirurgicale à ventre fermé s’affiche comme un moyen avantageux dans certaines circonstances chirurgicales et dans les suites opératoires souvent délicates des malades opérés. Le Dr. Abdelli, l’un des praticiens spécialistes et manipulateurs de l’appareil en question, a mis en exergue les avantages de la coelioscopie par rapport à une intervention classique.
Il s’agit pour notre interlocuteur “d’une voie d’abord moins traumatisante et esthétique qui assure plus de confort aux malades opérés, avec moins de complications à l’exemple des infections post-opératoires et des éventrations fréquentes surtout chez les obèses.” Les bienfaits de cette technologique ne se limitent pas à ces commodités d’ordre médical, mais aussi à des avantages économiques par la réduction des coûts de soins procurés après l’intervention, souligne le Dr. Si Ammour. Il s’agit pour les médecins d’abord d’un court séjour hospitalier avec l’éventualité de se passer de traitement médicamenteux onéreux.
D’une pierre deux coups, puisque cette chirurgie de vidéo assistée, susceptible d’être utilisée dans toutes les interventions abdominales assure aux opérés une réinsertion socio-professionnelle rapide et des dépenses moindres aux établissements de santé. De son côté M. Bellil, chef de l’EPH d’Amizour avoue que ce nouveau matériel sera suivi d’autres équipements nécessaires pour moderniser les prestations de soins, tout en estimant qu’il s’agit “de mettre des moyens à la dispositions de cette jeune équipe médicale dynamique et ambitieuse.”
La Direction de la santé et de la population de la wilaya de Béjaïa s’est lancée dans un vaste programme d’équipement, voilà deux années. L’ouverture d’un service d’oncologie puis l’inscription d’un centre anticancéreux dans ce même hôpital d’Amizour dont le reclassement en CHU a été évoqué, en constituent des actions marquantes. Des interventions lourdes, à l’image des tumeurs gastriques, du colon et du rectum ont été réalisées dans cet établissement pour donner plus de chance aux cancéreux.
Le premier responsable du secteur, le Dr. Kessel, joint hier par téléphone, salue “l’engagement et l’abnégation” du personnel de l’hôpital d’Amizour qui ne cesse d’enchaîner les prouesses.
Nadir Touati