Pensée à l’artiste-poète Brahim Izri

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L’Etablissement Arts et Culture organise deux concerts artistiques, le mercredi à 20h 30 et le jeudi à 15h, en hommage au chanteur-poète- musicien Brahim Izri. Les deux concerts seront animés par les chanteurs Mustapha Belahcen, Aziz Kamel et l’orchestre Belli Sid-Ahmed. Mort d’un cancer du colon, la cinquantaine à peine entamée, Brahim Izri est né un 12 janvier 1954, jour de Yennayer à Aït Lahcène chez les Ath Yenni, il est décédé le lundi 3 janvier 2005 en début de soirée à l’hôpital Hôtel-Dieu de Paris après une hospitalisation de plusieurs mois. Chanteur-poète kabyle engagé il était un combattant de la cause amazighe, de l’égalité des droits des femmes, pour la liberté d’expression de la presse et pour l’abrogation du code de la famille. En dépit de sa maladie, le poète mélomane était bien présent au rassemblement du 5 juillet 2004 pour la libération de Hafnaoui Ghoul et Mohamed Benchicou place de l’Hôtel de Ville à Paris. Il faisait partie aussi du groupe d’artistes qui, sur initiative de Baâziz, a chanté Algérie mon amour. Son cancer ne l’a pas empêché également de continuer l’animation de concerts pour s’exprimer sur les sujets d’actualité, et sur l’état critique dans lequel se trouvait l’Algérie et notamment de la situation en Kabylie. Dans la chanson Lmmut (la mort) en arrière-fond musical, le poète Izri a chanté avec Idir, pour interpréter la douleur d’une mère éplorée par la perte de son enfant. Qui ne se rappelle pas de la célèbre Avava Vavhri, puis plus tard d’un autre titre dédié à la mémoire de Slimane Azem, dans Idahrad waggur ou encore ce clin d’œil aux angoisses de l’émigration dont il faisait partie, avec cette mélodie sur un air de zaouïa où priment bendir et flûte, Idinyagen Tassa dans laquelle sa femme a également chanté. Brahim Izri a été ce troubadour infatigable de la chanson kabyle. Ses poèmes inspirés de la réalité kabyle, ses musiques métissées avec des airs de zaouïas qu’il agrémentait de sa voix chaleureuse. Il a été terrassé par une maladie atroce qui l’a ravi à sa Kabylie après presque cinq printemps d’une vie intense et bien remplie. Il est enterré dans l’enceinte même de la zaouïa de El hay Velqassem où il avait appris ses premières notes de musique.

Yasmine Ayadi

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