Suivant généralement les BMS (Bulletin météo spécial) émis quelques jours auparavant, les conducteurs d’engins de déneigement se mettent en route, dès cinq heures du matin. Certains axes, particulièrement sensibles, sont alors dégagés en priorité. Le ballet ainsi entamé ne s’arrêtera que tard dans la nuit pour reprendre aux aurores quand le besoin s’en fait sentir. Quelles que soient les responsables ou le nombre d’engins utilisés, il se trouvera toujours des citoyens qui se plaindront et c’est leur droit, faut-il le souligner, de l’état de la route. Pourtant, avec les quatre engins chasse-neige de la Subdivision des travaux publics (STP) et les deux pelles de l’APC, on pourrait croire que la commune de Aïn El Hammam est bien équipée pour passer l’hiver sans encombres. Nous avons essayé de comprendre le mouvement tel qu’il se déroule. Au départ de Michelet, la STP (ex-ponts et chaussées) se trouve à mi-chemin de deux routes nationales qu’elle doit dégager en priorité. Deux engins sont alors affectés à la RN 15. L’un se dirige vers Larbaâ Nath Irathen jusqu’à Aït Sidi Ahmed pendant que l’autre prend la route d’Abi Youcef vers Iferhounène et Tizi L’Djamaâ. Les deux autres ont pour mission le déneigement de la RN 71 (vers Boubhir à l’est et Yattafen à l’ouest).
Ce qui relègue au second plan certains chemins de wilaya, de moindre importance. Ils seront dégagés à leur tour, dès le retour des engins, ce que les citoyens contestent. Chaque commune ou village demande à être désenclavé en priorité. La grande difficulté réside dans la multiplication des chemins communaux qui prennent naissance à partir des axes principaux. Pour arriver à satisfaire la demande, il faudrait affecter un à chaque piste. Ce qui relève de l’impossible. Sachant le coût excessif d’un engin chasse-neige, pour quelques jours de travail par an, l’investissement est loin d’être rentable. On nous cite l’exemple du tronçon, allant de Michelet jusqu’à Aït Khellili par Aït Yahia. L’engin “travaille” pendant deux heures, à l’aller et deux autres au retour, sans arriver à fluidifier la circulation. Les routes qui viennent d’être dégagées sont en effet, à nouveau obstruées, quelques minutes après le passage de l’engin. A ce moment, on se rend compte que la lutte contre la nature est inégale. Ce qui explique aussi que le col de Tirourba où la neige atteint, parfois, un mètre cinquante de hauteur, n’est ouvert que tardivement. Le dégagement des chemins communaux et pistes des villages sont, quant à eux, pris en charge par les deux pelles de la commune. Ce qui s’avère insuffisant pour la prise en charge convenable des 24 villages. Les responsables appellent “les citoyens à être vigilants et à garder leur calme”. Ils doivent dans ces situations exceptionnelles, éviter de circuler sauf en cas de nécessité absolue.
A. O. T.
