Ainsi, pour l’année prochaine, quel que soit le nombre de postes budgétaires qui sera accordé pour cette langue dans les établissements scolaires du primaire au secondaire en passant par le moyen, il n’y aura pas de manque de candidats. Au jour d’aujourd’hui, une section de cent cinquante étudiants en fin de cycle sont sur les traces de leurs aînés qui, depuis 1995, mènent ce combat contre vents et marées dans le seul but de prendre en main cet enseignement. Pour ce deuxième trimestre, ces futurs enseignants sont affectés dans les établissements pour assister aux cours afin d’assimiler la pédagogie et la manière d’enseigner. “C’est une très bonne initiative. Cela nous permet d’avoir un contact avec les élèves.
Car ce n’est pas la théorie qui est essentielle, mais beaucoup plus la pratique”, nous a déclaré une étudiante en stage de trois mois dans un collège de la wilaya. Et une autre d’ajouter : “Déjà, nous avons appris beaucoup de choses. En plus des cours auxquels nous assistons, nous faisons des débats avec le professeur d’application.
Il nous explique toutes les méthodes. Nous avons trouvé très intéressant de suivre cette pédagogie par projets.
C’est une autre manière de vivre la situation d’apprentissage qui n’est pas la même que celle traditionnelle.”
Pour le professeur d’application, les stagiaires s’intéressent bien aux cours tout en participant aux débats.
“On se demande pourquoi des concours sont organisés pour recruter ces enseignants pourtant titulaires de licences. Il faut placer tous ces jeunes afin de combler le vide qui manque dans la généralisation de tamazight”, dira un autre enseignant. Notre interlocuteur n’a pas tort de raisonner de la sorte, car il faut dire qu’en dix ans d’expérience, la couverture de l’enseignement de cette deuxième langue nationale est en deçà des espérances des uns et des autres quand on sait que des centaines d’écoles du primaire au secondaire ne voient pas encore arriver cet enseignement.
Amar Ouramdane