Il était une fois le cinéma à Bouira

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Pourtant, si les infrastructures de loisirs existent bel et bien à travers le territoire de la wilaya, ces loisirs ne sont pas à la portée du citoyen lambda. L’absence remarquée et remarquable du mouvement associatif sur le terrain n’arrange en rien les traditionnelles journées mornes et moroses.

Internet pour s’évader

La ville de Bouira dispose d’un boulodrome et des personnes d’un certain âge se réunissent le soir pour une partie de pétanque, mais les plus jeunes eux, ne savent pas vraiment où aller pour se divertir. Hormis le “loisir’’ de s’attabler entre amis pour une interminable partie de dominos dans un café maure, le stress et l’anxiété ne risquent pas de déserter les esprits. Au chef-lieu de wilaya que l’on peut croire gâté en la matière, les jeunes garçons et filles optent pour la plupart d’entre deux à des cybers loisirs: c’est-à-dire que seule une connexion Internet, accessible pour le prix de 60 da de l’heure réussit à divertir. C’est du moins le constat que l’on peut faire étant donné que rares sont les jeunes à se permettre plus. En prenant pour exemple la piscine de Bouira, cette dernière n’est plus en mesure d’ouvrir ses portes à un large public car elle ne peut recevoir qu’un nombre bien restreint d’abonnés en plus des compétions et des entraînements réguliers des athlètes de la région.

Le 7e art, en l’occurrence, lui aussi est, par la force des choses, “boycotté” par les cinéphiles en l’absence de salles de projection. Des salles de projection qui existent dans différentes daïras de la wilaya mais qui sont inexploitées depuis la décennie noire où les cinémas avaient été décrétés la yadjouz. Depuis ce n’est plus silence, on tourne, mais silence, on tue ! Aussi bien à M’chedallah, Sour El Ghozlane, Lakhdaria les salles de cinémas qui avaient procuré du divertissement à un large public se retrouvèrent fermées du jour au lendemain. L’exemple le plus flagrant est sans nul doute la salle de cinéma d’Ain Bessem “Le Select” qui a été vendu et dans lequel on retrouve actuellement des locaux commerciaux et même une gargote ! Drôle d’état des lieux mais c’est hélas la triste réalité. Le théâtre communal de la ville de Bouira, n’accueille malheureusement plus les troupes théâtrales qui devaient à l’origine animer cet espace.

Le théâtre et la politique, une même scène

Aujourd’hui cet édifice accueille beaucoup plus de manifestations politiques, meetings et rencontres que de troupes théâtrales.

Cela qui fait dire à certains “de toute façon c’est aussi du théâtre!’’ Les rares troupes théâtrales qui pratiquent cet art en amateur se produisent quant à elles dans des établissements scolaires, bien loin des feux de la rampe.

Les loisirs au naturel

Devant cet état de fait imposé, il ne reste plus qu’à errer lorsqu’il fait beau dans des sites naturels. La forêt d’Errich accueille souvent des personnes qui font leur jogging, qui organisent des pique-niques en familles et autres randonnées en plein air.

De ce fait, une demande existe et la soif de loisirs se fait ressentir. Auprès de la DJS de Bouira, institution dans laquelle nous nous sommes rendus pour avoir des renseignements sur les loisirs proposés par ses soins, nous nous sommes heurtés à “je ne suis pas apte à communiquer en l’absence de la directrice.’’ de la part d’un chef de service. En l’absence de chiffres et du nombre d’infrastructures mises à la disposition de la jeunesse de Bouira, on peut toutefois souligner le manque d’organisation de la part de la société en général pour exploiter correctement les espaces destinés aux jeunes.

Les bibliothèques communales existantes ne sont hélas pas aussi fournies en ouvrages pour les jeunes, comme désiré par cette frange de la société, quant aux bibliothèques en cours de réalisation telles qu’inscrites dans le cadre du programme quinquennal, ces dernières sont toujours attendues avec impatience par les bibliophiles en herbes. Les loisirs ont un prix souvent inaccessible pour le commun des citoyens qui commence même à oublier jusqu’à la signification de ce mot tombé en désuétude, par la force des choses.

D’ailleurs, dans un des ses ouvrages intitulé: “Ce que je crois”, Jean Guéhenno, écrivain français, disait que “L’homme de l’avenir vaudra ce que vaudront ses loisirs”. Une phrase à méditer.

Hafidh B.

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