Après une courte trêve, le secteur de l’Education nationale sera de nouveau perturbé et agité. Après la menace des enseignants contractuels d’observer une grève de la faim, le conseil des lycées d’Algérie (CLA) envisage de tenir une grève de deux jours, les 8 et 9 février prochain.
Les membres du CLA ont regretté le fait que le nouveau statut particulier tant attendu n’a fait que décevoir les enseignants et les travailleurs de l’Education. Ce statut, selon eux, nivelle vers le bas les différents corps de l’Education en créant deux grades uniquement au lieu de prévoir une promotion horizontale systématique. Dans un communiqué rendu public, le CLA a indiqué que « le statut particulier est en nette régression par rapport à celui de l’année 1990, et entretient le flou sur le régime disciplinaire ».
Concernant le report de la promulgation du régime indemnitaire sous prétexte de la non-finalisation des 45 statuts particuliers des secteurs relevant de la Fonction publique, le représentant du CLA dira que « cela ne fait qu’accentuer cette situation précaire que vivent les enseignants et travailleurs de l’Education nationale ». Car aux yeux des membres du CLA, l’actuelle grille des salaires tire vers le bas les bas salaires, et vers le haut les plus hauts salaires, alors que le pouvoir d’achat des fonctionnaires subit une baisse vertigineuse. Devant cet état de fait, le CLA affirme qu’une révision urgente s’impose dans l’immédiat. S’agissant de la gestion des lycées, le communiqué précise que « celle-ci est devenue patriarcale, puisqu’elle tend à considérer les établissements scolaires comme des entreprises où seul prime le rendement ». Tout en soulignant qu’une pression et un harcèlement quotidiens s’exercent sur les équipes pédagogiques, le CLA signale que « le pouvoir pédagogique des enseignants est remis en cause d’année en année par les inscriptions sauvages remettant en cause la souveraineté des conseils des classes ». Le CLA affirme qu’autant il défend « une école publique de qualité et lutte contre les déperditions scolaires, autant il lutte contre le népotisme et la corruption dont sont porteuses ces inscriptions ». La plate-forme de revendications du CLA s’articule autours de « l’augmentation des salaires par la revalorisation du point indiciaire à 165 DA, la promulgation immédiate d’un régime indemnitaire conséquent, et la révision du nouveau statut particulier pour répondre aux aspirations des enseignants ». Le CLA sollicite également une retraite après 25 ans de service et le recouvrement du pouvoir pédagogique.
Lemya Ouchenir
